Participants: Bernard, Patrick, Julie ,Jean-Pierre, Claude, Begona, Yann, Hugo, Aude et François, Monique, Hélène, Jacques, Jean-Michel, Jean, Nadine et Daniel.
Ce Samedi 30 Mai au matin, les participants, au nombre de 17, arrivent progressivement au lieu du rendez-vous. Peu après 10h30, Monsieur Hy rappelle au groupe les consignes de sécurité et nous informe que des travaux récents de dégagement des terrains jurassiques ont été effectués dans l’exploitation, créant des zones fracturées non encore stabilisées. La caravane des voitures gagne alors la carrière.
Le temps est agréable, ensoleillé avec parfois quelques nuages, et s’avère idéal pour le travail, ni trop chaud, ni trop froid.
Nous constatons effectivement l’évolution de la carrière, qui a bien changé depuis l’an dernier: le chemin d’accès longe maintenant un front taillé dans le Pliensbachien.
Après un rapide tour d’exploration, les équipes se dispersent vers les endroits qui leur semblent les plus propices à la récolte et selon leur centre d’intérêt.
Nous nous rendons à la base du Pliensbachien directement transgressif sur le Briovérien, pour échantillonner la faune et nous intéresser à la sédimentologie.
La formation est majoritairement grisâtre, indiquant un milieu réducteur, et présentant vers son sommet une sédimentation rythmique avec une alternance de séquences positives et négatives, (alternance de calcaires, marnes et grès argileux) préparant le passage au Toarcien. Nous notons la présence de diverses figures de sédimentation, en milieu cette fois-ci oxydant, avec des teintes ocres, et des zones indurées (hard grounds) indiquant la présence de hauts fonds. Ceux-ci sont effectivement bien connus dans le Pliensbachien et sont signalés par des auteurs [Dommergues 2008].
On note l’existence de diaclases au sein desquelles la circulation de fluides a permis une recristallisation sous forme de calcite très pure.
En ce qui concerne la macrofaune, nous trouvons naturellement :
-des céphalopodes (ammonites, nautiles, bélemnites,…),
-divers lamellibranches :
-probablement des Ctenostreon bien crénelés,
-des lamellibranches à fines coquilles dépassant parfois les 10 cm (Entolium ?),
-des brachiopodes très bien conservés (Rhynchonelles et Térébratules),
Sur le plan minéralogique, on peut noter la présence de chalcopyrite, déjà trouvée l’an passé. La chalcopyrite est sous forme de petits cristaux en plaque, tapissant des diaclases, elle est non oxydée (sauf séjour prolongé en surface), confirmant le milieu réducteur.
A la base du Toarcien, nous trouvons des calcaires bio-clastiques et oolithiques, de couleur brune, indiquant la présence de fer et un milieu oxydant. Ces oolithes font 1 à 2 mm de diamètre.
Nous allons ensuite voir les couches successives sur la plateforme de la carrière, en nous intéressant principalement à la collecte des brachiopodes, qui sont abondants dans certaines passées, tandis que d’autres membres de l’équipe s’acharnent à sortir de belles ammonites.
Un peu avant 13h, le signal est donné de retourner aux voitures pour le déjeuner. Certains tentent un chemin plus court quoique passant par des zones comportant des poches d’eau entourées de mud-cracks sèches (mais seulement sèches en surface…).
C’est dans ce secteur que l’un des participants (mon Papa), s’intéressant passionnément aux conditions physico-chimiques du milieu de sédimentation au Toarcien, décida de tester les facteurs (salinité, pH, température de l’eau, etc… ) et plongea volontairement dans la poche d’eau, tout habillé avec son sac à dos lesté de cailloux.
Après le long intervalle du repas, nous retournons vers la carrière et pouvons en chemin, dans la partie sommitale, observer une curieuse formation indurée, de couleur gris vert, d’une trentaine de cm d’épaisseur. Après réflexion, il s’agit d’un Bétonnien transgressif (surmontant habituellement du Poubellien, ce qui n’est pas le cas ici), et sans la présence au-dessus de celui-ci des récifs habituels du Haschlemien (caractérisant la présence d’une faune allochtone), eux-mêmes surmontés du faciès Antennien. Non, ici, ce sont directement les champs…
La récolte se poursuit l’après-midi, avec prise de photos. Nous ne pouvons rester le lendemain, tant nous sommes pressés d’analyser les données de cette plongée dans le Toarcien, et nous rentrons sur Paris. [NB : à l’heure où nous rédigeons cette note, les résultats scientifiques de la plongée ne nous ont pas encore été communiqués….]
En conclusion, c’est une très bonne journée, avec une récolte intéressante et diversifiée, et une série d’observations concrètes en stratigraphie et sédimentologie.
Une pensée particulière pour Maud et Michel qui se faisaient une joie d’être des nôtres et qui en furent empêchés par la nouvelle hospitalisation de Maud. Aude
Les photos qui suivent sont de Monique, sauf indication contraire
Et voilà les photos d’Aude
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