‘Arts & Préhistoire’ au musée de l’Homme

 

 

Au musée de l’Homme l’exposition « Arts et préhistoire » propose des objets sculptés, gravés ou peints, des gravures et peintures rupestres sur parois de grottes et abris sous roche réalisés par des Homo Sapiens du Paléolithique supérieur. Exécutées de l’Aurignacien, Gravettien, Magdalénien à l’Azilien fin du Paléolithique, entre les chasseurs cueilleurs du magdalénien et les agriculteurs du Néolithique, soit approximativement entre env. -40 000 et -10 000 ans avant J.-C., toutes ces œuvres témoignent avec émotion de l’émergence de l’art sous la forme de premières figurations et représentations du monde réel, même si on en ignore les motivations et si l’interprétation laisse pour l’instant la place à de nombreuses théories.

  • Tout d’abord 3 statuettes féminines Gravettiennes

Statuettes dites « Vénus », terme accordé aux figurines féminines sculptées. Très stylisées ou réalistes elles évoquent la féminité, la maternité et la fécondité ; symboles de Matrices, Déesses mères, Terre mère primitives. 

Une mention particulière à l’analyse d’Yves Coppens consacrée à la Vénus de Lespugue découverte le 9 août 1922, dans la grotte des Rideaux, à Lespugue (Haute-Garonne) par le Dr René de Saint-Périer. Après une description précise de cette statuette, Yves Coppens signale : « Rien donc en apparence que de très normal, même si fesses et seins sont particulièrement généreux ; et cependant, un détail anatomique d’importance saute aux yeux du moins inverti : les fesses sont à l’envers. Le geste qui vient alors immédiatement à qui observe la statuette est de renverser pour les mettre à l’endroit. Et que voit-on alors apparaître ? Les deux tiers supérieurs d’un second personnage ! Les pieds et les jambes du premier figurent la tête du second, la construction des genoux, son cou, les cuisses, son buste, le pagne, sa chevelure, et c’est ce second sujet, très vraisemblablement de sexe également féminin, qui a les fesses et le sillon interfessier dans le bons sens…

Ce jeu de miroir, l’ambiguïté de cette double image m’ont fasciné. Le regard rencontre en effet au premier abord un personnage féminin, fin, élégant, parfaitement dessiné et modelé ; et puis, s’il est précis, une région du corps, et pas la moindre, va capter son attention et lui donne une clef, la clef d’un second personnage, inattendu, magique, d’ailleurs plus enveloppé, comme une devinette. est-ce un simple jeu de l’artiste ou cette réalité n’a-t-elle pas, comme dans tant de cultures, un sens symbolique; peut-être les deux, mais je ne peux évidemment répondre à cette question… Il y a dans cette œuvre un souci délibéré de réaliser avec une précision sans faute quelque Janus de la mythologie gravettienne. »

  • Les objets mobiliers du Magdalénien

 

  • Les gravures sur schiste de la période Azilien (13000 ans)

Les gravures sur schiste découvertes en Bretagne datant de la période Azilien (13000 ans), à la fin du Paléolithique : période charnière entre les chasseurs cueilleurs du Magdalénien et les agriculteurs du Néolithique.

JD 01/2023

Retour haut de page