Normandie 2014

Sortie en Normandie des 17 et 18 Mai 2014

Le Samedi 17 Mai au matin, nous nous retrouvons tous au parking devant l’entrée de la carrière, lieu du rendez-vous. Nous arrivons tôt, ce qui me permet de découvrir que ce parking héberge de superbes succulentes entre les blocs de Briovérien constituant les talus. Lorsque tout le monde semble arrivé, les véhicules gagnent l’entrée haute de la carrière, où ils se garent à l’intérieur de l’enclos, à l’emplacement maintenant habituel. Le temps est chaud et ensoleillé, et ce ne sont pas des parkas dont nous nous soucions mais des chapeaux et lunettes de soleil. Le sol est pratiquement sec, sauf en quelques endroits, et l’on peut admirer de superbes mud-cracks actuelles. Lorsqu’il y a un reste d’eau, des tétards s’y promènent. La vie trouve toujours un chemin…

Des charges explosives ont été récemment activées sur les bordures des terrains jurassiques dominant la partie exploitée de la carrière, car de grands blocs sont éclatés sur une épaisseur de 5 à 6 mètres et il y a encore sur place les fils électriques ayant servi à la synchronisation des charges. C’est tentant d’explorer cette zone crevassée, mais néanmoins dangereux, car l’on ne sait si les blocs sont solidement stabilisés. De petits groupes gagnent leurs divers emplacements de prédilection, avec le flair bien connu des hommes de terrain. Une légère pause en fin de matinée permet aux participants de reprendre des forces.

En fin de journée, la colonne de voitures gagne l’hôtel dans Caen, où la majorité du groupe doit dormir. Après 45mn, nous repartons assez loin de la ville, vers un village charmant, où nous attend un excellent restaurant que nous avons déjà eu l’occasion d’apprécier lors d’une visite antérieure. Le repas est parfait, et j’ai la chance d’être en face de Jean-Michel qui possède une culture encyclopédique en géologie, conchyliologie, ornithologie et autres sciences, et sa conversation est passionnante. La soirée passe très vite. Nous regagnons l’hôtel assez tard.

Le Dimanche matin pas trop tôt, nous repartons pour gagner la carrière, mais un coin de trottoir malveillant a décidé d’entraver la séquentialité de la colonne, et très vite un conducteur (dont nous tairons le nom) sent dans le volant un problème : sa roue avant droite est hors service. Pas de problème en principe, si ce n’est que la clé en croix n’est pas dans le coffre. Notre véhicule regagne au ralenti l’hôtel, où nous finissons par changer la roue. Ce problème individuel étant réglé, nous rejoignons nos collègues déjà en plein travail. Chacun s’évertue à dégager des ammonites, des nautiles, trouvant au passage diverses espèces de brachiopodes, ainsi que divers pélécypodes dont certains d’assez grande taille.

Sur le plan minéralogique, il est intéressant de voir, sur le plateau principal où la majorité travaille, plusieurs blocs décimétriques portant sur une face une couche de chalcopyrite.

Avec mon père, nous allons explorer en  contrebas les couches de l’Aalénien, où nous trouvons des poches avec une abondance de bélemnites entassées représentant de toute évidence des thanatocénoses. Au passage, nous trouvons aussi des traces de bioturbations. Là, j’ai droit à un cours particulier de sédimentologie, dont je retiens qu’il faut noter une superposition de séquences à granoclassement direct et inverse en alternance, montrant des phases successives de biostasie et de rhexistasie. Ces superpositions ne sont pas régulières et varient horizontalement à l’échelle décamétrique. Localement, certains fonds présentent des indurations, et sont alors généralement colorés par des oxydes de fer.

En fin de matinée, nous regagnons les voitures, pour prendre un repas, spartiate pour certains, digne des chartreux pour d’autres qui possèdent une merveilleuse organisation de l’intendance. Pour notre part, c’est l’heure des adieux, et du retour vers la région parisienne. D’autres, plus courageux et ayant la chance de n’avoir pas d’obligations programmées, vont poursuivre l’excursion vers les rivages normands.

En conclusion, c’est une très belle visite, parfaitement organisée jusque dans le moindre détail, le comité d’organisation ayant poussé la perfection jusqu’à obtenir des conditions météorologiques idéales et un site très praticable. La récolte est riche et intéressante et les récents dégagements effectués par l’exploitant ont permis de récupérer un maximum d’observations sur les couches directement en contact transgressif sur le Briovérien. Aude

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La coupe stratigraphique de la carrière a été reconstituée sous excel.

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Lundi 19 Mai (Lion sur Mer).

Nous ne sommes que 4 rescapés (Marie-Hélène, Christian, Claude et moi) ce lundi matin, au rendez-vous des fossiles du Bathonien supérieur sur la plage de Lion.

Après 2 jours de travaux forcés dans une carrière, qu’elle est douce cette matinée ensoleillée sur l’estran, à la cueillette de fossiles (brachiopodes (térébratules, rhynchonelles), éponges, bryozoaires et autres bivalves) et de coquillages actuels (epitonium, trivia dont l’espèce monacha semble plus fréquente que sa consœur arctica, dixit Marie-Hélène…).

Toutefois, en fin de matinée, les reins commencent à souffrir…

Déjeuner tiré du sac sur un banc face à la mer, aux goélands (argentés et bruns) et à un cormoran faisant (non, pas faisan, cormoran) sécher ses ailes. (Ca y est, j’ai réussi à placer mon couplet ornitho…)

L’après-midi, visite de la Maison du Fossile de Lion sur mer, où nous sommes accueillis (fort gentiment) par les créateurs du lieu, monsieur et madame Dubrulle.

Musée au demeurant très intéressant sur la géologie de la Normandie, présentant, vitrine par vitrine, les fossiles des différents étages géologiques s’échelonnant du Trias au Crétacé.

On prend toujours autant de plaisir à visiter cet endroit, riche des pièces, dont certaines rares et même nouvelles, accumulées durant quarante années par les propriétaires.

Pendant que Claude s’entretient avec nos hôtes de la carrière visitée samedi et dimanche et … de Grignon, nous commençons le tour des vitrines. Marie-Hélène et Christian nous quittent vers 15 h 30.

Quant à moi, je profite de la fin d’après-midi pour solliciter monsieur Dubrulle sur l’identification de pièces récoltées sur la plage de Lion (ce qui me permet de vous présenter les échantillons ci-dessus) et de quelques ammonites trouvées dans le lieu de nos fouilles des 2 journées précédentes.

Nous quittons le musée peu avant 18h, après un grand merci à nos hôtes qui ont accepté de consacrer une partie de l’après-midi à m’aider dans ces déterminations. JMP

 

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