Archives mensuelles : juin 2020

LES GASTEROPODES BIVALVES

Une curiosité de la Nature  !

On peut être parfois surpris des solutions adoptées par la nature pour protéger un organisme et des convergences de forme qui en résultent, il en est un exemple dans le Groupe des Mollusques avec les Gastéropodes bivalves.

 

Comme on peut le constater il s’agit d’un mollusque dont les parties molles sont celles d’un gastéropode et dont la coquille est formée de deux valves le faisant ressembler à un pélécypode.

Plusieurs genres de mollusques présentent de telles caractéristiques ; nous nous intéresserons plus particulièrement au genre Berthelinia dont une espèce fossile est présente à Grignon à savoir Berthelinia squapula qui figure dans l’Iconographie de Cossmann et Pissarro sous le numéro PE 83-1 mais qui est désormais classée GA 243 Bis 3 selon les préconisations de Jacques Le Renard  et Jean-Michel Pacaud, du Muséum National d’Histoire Naturelle, parues en page 66 du Tome 3, numéro 3 de la Revue Cossmanniana en Mai 1995.

Cossmann décrit une coquille équivalve, lisse, très mince, inéquilatérale dilatée en arrière et arrondie en avant avec des crochets très petits et dont seule la valve droite porte une petite dent obsolète. Quant aux impressions musculaires et du manteau elles sont très peu précises. Toutefois Cossmann avait un doute sur cette coquille classée dans les bivalves. En effet il a écrit « Si je n’avais étudié les deux valves de cette singulière coquille j’aurais pu croire qu’il s’agissait d’un gastéropode »

Toutefois en dehors de sa rareté et de cet aspect très particulier l’intérêt principal des représentants de la famille des Juliidae réside dans les conclusions paléoécologiques que l’on peut en tirer: en effet les représentants actuels des Juliidae ont un biotope bien précis et très particulier puisqu’il s’agit d’une association très stricte avec des algues du genre Caulerpa, algues célèbres depuis qu’elles ont entrepris de coloniser la Méditerranée.

Par ailleurs les Juliidae ont des exigences écologiques très strictes : il leurs faut une température minimum de l’eau de 25°C, une salinité stable et de valeur normale, il leurs faut aussi une eau bien oxygénée et par ailleurs on ne les trouve jamais à plus de 2,5 mètres de profondeur. Toutes ces caractéristiques permettent lorsque l’on trouve à l’état fossile l’une de ces coquilles d’en déduire de précieux enseignements sur le faciès écologique du niveau dans lequel on se trouve. Didier Kauffmann 

Références bibliographiques

COSSMANN et PISSARRO Iconographie complète des coquilles fossiles de l’Eocène des environs de Paris

LE RENARD Le genre Namnetia Cossmann 1905, attribution aux Juliidae