Archives mensuelles : avril 2021

Une version possible du mythe de Dédale

 

Excédé par les trahisons de Dédale, Minos le roi de Crète décide de l’enfermer avec son fils Icare dans le labyrinthe qu’il a lui-même construit pour enfermer le minotaure.  Quelles trahisons ?

 

1 – Il a construit la vache en bois qui a permis à Pasiphae, épouse de Minos, de s’accoupler avec le taureau blanc envoyé par Poséidon, donnant ainsi naissance au Minotaure.

 

 

"La flotte de Minos rentre dans les ports de Crète ; le vainqueur immole cent taureaux à Jupiter, et suspend dans son palais les dépouilles des vaincus. Cependant, opprobre de son lit, fruit horrible d'un adultère odieux, le monstre [le minotaure] à double forme croissait de jour en jour. Minos veut dérober au monde la honte de son hymen : il enferme le Minotaure dans l'enceinte profonde, dans les détours obscurs du labyrinthe. Le plus célèbre des architectes, Dédale, en a tracé les fondements. L'œil s'égare dans des sentiers infinis, sans terme et sans issue, qui se croisent, se mêlent, se confondent entre eux. Tel le Méandre se joue dans les champs de Phrygie : dans sa course ambiguë, il suit sa pente ou revient sur ses pas, et détournant ses ondes vers leur source, ou les ramenant vers la mer, en mille détours il égare sa route, et roule ses flots incertains. Ainsi Dédale confond tous les sentiers du labyrinthe. À peine lui-même il peut en retrouver l'issue, tant sont merveilleux et son ouvrage et son art !" Ovide "Les métamorphoses" Liber VIII, 152-168

2 – Par ses conseils à Ariane, une des filles de Minos, Dédale a aidé Thésée, venu de Grèce au titre de tribut pour servir de nourriture au Minotaure, à retrouver la sortie du labyrinthe après avoir tué le Minotaure que Minos avait à l’intérieur.

 

"Enfermé dans le labyrinthe, le monstre, moitié homme et moitié taureau, s'était engraissé deux fois du sang athénien. Après neuf ans, il tomba sous les coups du héros que le sort d'un troisième tribut condamnait à être dévoré. Thésée, à l'aide du fil d'Ariane, revient à la porte du labyrinthe qu'avant lui nul autre n'avait pu retrouver. Ovide "Les métamorphoses" Liber VIII, 169-18O Trad. Villenave, Paris, 1806. Remacle.org

Suite à ces trahisons, Minos a enfermé Dédale et son fils Icare dans le labyrinthe. On connait leur fuite par les airs grâce à la fabrication par Dédale d’ailes à base de plumes cousues avec du lin et encollées avec de la cire. Icare, grisé par son vol, prend de l’altitude ; la cire fond et Icare meurt noyé en mer. Dédale s’est réfugié à Cadimos, en Sicile, à la cour du roi Cocalos.

Minos, furieux de l’évasion, a lancé un concours doté d’une forte récompense, pour retrouver Dédale : qui sera capable de faire passer un fil à travers une coquille (escargot ou mollusque marin) ? Minos pense que seul Dédale en est capable. Minos espère le démasquer en flattant son ego.  

Cocalos, après avoir pris conseil auprès de Dédale fait savoir, par messager, qu’il a la solution.

Minos se rend chez Cocalos à Cadimos avec sa coquille : percer l’apex de la coquille, l’enduire de miel, faire pénétrer par l’ouverture une fourmi attachée à un fil, obturer l’ouverture et attendre, après son cheminement le long de cette sorte de labyrinthe, la sortie par l’apex de la fourmi…et du fil.

 

Persuadé que Dédale se cache là, Minos le réclame à Cocalos mais périt ébouillanté dans son bain par une ruse des filles de Cocalos aidées par Dédale…

Cochlos ou cochlias ou cocalos utilisé d’abord par Aristote dans « Histoire des Animaux » désigne un coquillage, limaçon de mer, gastéropode (spiralé). Exemple Calliostoma cochlias.

 

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Le cauri, porcelaine monétaire

Comptage des Kawris dans un poste Boucle du Niger- crédit François-Edmond Fortier (1905) Wikipedia
Comptage des Kawris – Boucle du Niger- François Fortier (1905) in Wiki
                              SOMMAIRE

** Les cauris ** Les cauris, monnaie internationale ** Les cauris dans le "commerce circuiteux" ** Survivance monétaire des Cauris et autres usages

1- Les cauris

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Cauris : Petits coquillages blancs ovale du genre des Cypraea (porcelaines), qui ont servi de monnaie d’échange pendant des siècles en Asie et en Afrique. Cauris (en tamoul et bengali) Bouges (français), bujis (portugais), kowris (anglais).

Seules 2 espèces de Cauris vont nous intéresser : Monetaria moneta Linnaeus, 1758 et Monetaria annulus Linnaeus, 1758 de la famille des Cypraediae.

Monetaria moneta Linnaeus, 1758 est une petite porcelaine du genre Cypraea (cyprées) de 2 cm de long et de poids 2 gr, herbivore, irrégulière et aplatie, les bords sont calleux et rhomboïdals de couleur blanche à beige ;  mais le dorsum semble coloré en transparence, gris verdâtre ou gris bleu à marges jaunâtres, avec parfois des bandes transversales plus foncées. L’ouverture est large et blanche, avec des denticules prononcées.

Monetaria annulus Linnaeus, 1758 : c’est une petite porcelaine du genre Cypraea (cyprées)  de 2 cm de long et de poids 1,5/2 gr, herbivore, blanc perle, ornée d’un anneau jaune vif ou orangé. Le dorsum peut prendre différentes teintes bleu, gris, jaune. Sa bordure arrondie est régulière. 

L’aire de répartition générale des Cypraea est la zone tropicale Indo Pacifique, de la côte est de l’Afrique à l’Australie, du Japon aux Tuamotu et à Hawaï dans le Pacifique central. Mais plus spécifiquement l’aire de répartition des 2 espèces précédentes, dans la partie occidentale de l’Océan indien :

    * Monetaria moneta : Ceylan et les Maldives

    * Monetaria annulus : Entre Madagascar et le Mozambique. Lire la suite