Comme promis voici quelques éléments concernant les Clavilithes du BP avec les informations les plus récentes, à ma connaissance.
Comme le confirme les remarques orales de certains d’entre vous, ce groupe n’est pas facile à aborder, mais il n’en est que plus passionnant !
Les travaux des anciens auteurs — Lamarck, Deshayes, Cossmann, Grabau, et quelques autres — qui ont étudié ces coquilles avec plus ou moins de difficultés, apportent un éclairage à cette étude destinée à mes amis du club de Grignon.
Toute remarque ou suggestion de leur part sera bien entendu la bienvenue.
GENRE Clavilithes Swainson, 1840
1 – breviculus (Deshayes, 1834) : pl 72, fig.3-4 Lutétien.
Espèce du Lutétien non reprise par Cossmann et pourtant bien figurée par son auteur.
2 – clavelloides (Grabau, 1904) : 198-7’ et 10) Lutétien, Bartonien
Ce nom a été introduit par Grabau pour la coquille nommée angulatus (Lamarck) qui se trouvait en synonymie avec un nom plus récent. Deux cordons saillants et serrés l’un sur l’autre au milieu des tours. La photo 7’ de l’Iconographie est une coquille tératologique.
3 – loiseli (Chédeville, 1904) : 198-14 Lutétien inférieur
Donné spécial au site de Boury à l’origine.
Trouvé aussi à Maulette, Dannemarie et Fontenay en Vexin (niveau bas). Ventrue. Côtes épaisses presque noduleuses, stries spirales fines et nombreuses.
4 – noae (Holten, 1802) : 198-7 Lutétien, Bartonien et Priabonien.
Variable. Abondante dans le Lutétien. Ornementation forte.
5 – rugosus (Lamarck, 1803) 198-9 Lutétien
Assez fréquente. Forte ornementation. Côtes épaisses, droites ou plus ou moins inclinées.
GENRE Clavellofusus Grabau, 1904
1 – parisiensis (Mayer-Eymar, 1877) : 198-2 Lut-Bart. Se distingue facilement par son dernier tour cylindrique avec ses bords parallèles. Très nombreux au Lutétien.
2 – pomeroli (Dolin, Dolin & Le Renard, 1980)
Grande et rare espèce rappelant le scalaris dont Deshayes avait fait une race géante, mais bien plus grand. Très rare au Bartonien.
3 – clavellatus clavellatus (Lamarck, 1803) et clavellatus girauxi (Cossmann & Pissarro, 1913) : voir supplément sur l’Iconographie pour girauxi.
Anciennement nommé conjunctus par Deshayes. Dernier tour très convexe formant un creux à la base du dernier tour. Peut atteindre 13cm, en particulier dans la couche à oursins à Grignon. La sous espèce girauxi a le dernier tour plus renflé.
4 – dameriacensis (Deshayes, 1864) 198-8 Lutétien
Surtout localisée en Champagne mais présente aussi très rarement à Grignon.
5 – longaevus (Solander in Brander, 1766) Bartonien du BP et de GB.
Semble localisé mais rare (et plus petit qu’en GB), dans le gisement du Quoniam –Haravilliers. Ce taxon a été confondu par certains auteurs avec le parisiensis ou le scalaris. La couronne munie de forts dentelons la différencie facilement.
6 – macrospiratus (Grabau, 1904) 198-2’
Très rare dans le Lutétien mais abondant dans le Cuisien.
7 – maximus (Deshayes, 1834) 198- 3 (Cuisien sup. du Béarn, Lutètien du BP, Cotentin.)
Espèce géante pouvant atteindre 22cm. Pas rare, mais souvent fragmentée, dans la région de Chaumont et Gisors.
8 – pinus (Perry, 1811) Bartonien du BP et GB. 198-4
Cossmann n’avait pas fait le rapprochement avec le C.pinus du Bartonien de GB ou il n’avait pas vu l’article, il l’a nommé à tort macrospira. Spire très allongée et grande taille. Très rare dans le BP.
9 – rugoides (Grabau, 1904)
Rare dans le Lutétien ; a été considéré comme une variété du noae par Cossmann alors qu’on le distingue assez facilement de ce dernier par sa forme étroite et le manque de bourrelet au-dessus de la suture.
10 – scalaris (Lamarck, 1816) 198-1
Classique dans le Bartonien du BP; se distingue par son dernier tour gonflé et le bourrelet saillant tranchant qui laisse un méplat important sur la base des tours.
11- solanderi solanderi (Grabau, 1904) 198-1’
Très rare dans le Bartonien. Ressemble au pinus par sa spire allongée mais il possède un méplat sutural alors que pinus n’a pas de méplat.
12 – solanderi houdasi (Cossmann, 1907) 198-5’
Rare dans le Bartonien du BP ; la distinction avec le solanderi n’est pas évidente. Sous-espèce à revoir.
1 3 – tuberculosus (Deshayes, 1834)
Espèce du Lutétien dans sa partie terminale et donc pas aisée à trouver sauf entre autres à Montchauvet où l’on trouve de beaux spécimens. Cette localité n’était pas connue de Cossmann.
GENRE Cosmolithes Grabau, 1904
1 – costarius (Deshayes, 1834) 198-13 Cuisien
Coquille étroite fréquente dans cet étage…
2 – laevigatus (Gmelin, 1791) Lutétien
Forme de massue à ornementation faible, parfois lisse. Commune.
3 – lemarchandi lemarchandi (Cossmann, 1907) 198-15
Lutétien inférieur ; localisée, avec une variation bironensis dans le Cuisien sup. du Béarn. Coquille étroite, très rare dans le BP, allongée, avec des côtes épaisses et un long siphon.
4 – uniplicatus (Lamarck, 1803) 198-12 Lutétien
Allongée mais pas étroite, stries spirales bien marquées, côtes étroites. Columelle avec un gros pli central et un second, petit et enfoncé dans l’ouverture.
Remarques :
Alors que la plupart des espèces ne posent pas trop de problèmes pour leur détermination, quelques unes sont d’un diagnostic plus délicat.
Quelques exemples :
1- parisiensis : cette espèce a été nommée longaevus par Cossmann malgré des différences importantes. Certains auteurs ont perpétué ce nom alors que d’autres l’ont corrigé.
Un article en préparation et presque achevé va bientôt expliquer tout cela.
2 – Perry a nommé pinus une coquille anglaise. Cette espèce existe dans le Bartonien du BP ; elle est figurée dans l’Iconographie sous le nom de macrospira.
3 – scalaris et pomeroli : la différence entre les grands exemplaires de la première (90mm) et les « petits » de la seconde sont faibles. Vue la rareté de pomeroli on peut garder le nom pour le moment.
4 – maximus : nommée par certains auteurs dans le Cotentin et le Béarn différemment alors qu’il s’agit de la même espèce n’aide pas à la compréhension de cette coquille.
Peut atteindre 220mm.
5 – rugoides : voir explications ci-dessus.
Versailles, le 10 avril 2025
D. LEDON