Les perles : de la nature à la culture

Huître Pinctada maxima avec la perle à l’intérieur – USS Bowfin Submarine Museum and Park à Pearl Harbor, Oahu, Hawaii – © Fammartin

Discrète ou éclatante, la perle fascine depuis la Préhistoire. Produite par certains mollusques bivalves, elle naît d’un phénomène biologique complexe et rare. Ce texte, inspiré par l’exposition actuellement présentée à Paris, Paris, capitale de la perle, explore sa formation, ses usages anciens et la place qu’elle occupe dans l’imaginaire des civilisations.

«— Monsieur, qu’est-ce que c’est qu’une perle ?

Mon brave Ned, répondis je, pour le poète, la perle est une larme de la mer ; pour les Orientaux, c’est une goutte de rosée solidifiée ; pour les dames, c’est un bijou de forme oblongue, d’un éclat hyalin, d’une matière nacrée, qu’elles portent au doigt, au cou ou à l’oreille ; pour le chimiste, c’est un mélange de phosphate et de carbonate de chaux avec un peu de gélatine, et enfin, pour les naturalistes, c’est une simple sécrétion maladive de l’organe qui produit la nacre chez certains bivalves. » Jules Verne – 20000 lieux sous les mers

Les perles dites ’fines’ sont produites par des mollusques bivalves essentiellement de l’ordre des Ostreida, famille des Pteriidae, genre Pteria ou Pinctada qui sont abondants dans les mers tropicales.

Seules une douzaine d’espèces de ces 2 genres sont capables de produire de véritables gemmes. Leur coquille est tapissée de nacre argentée, ce qui les distingue des autres Pteriidae.

La formation des perles repose sur le même processus de biominéralisation que celui qui façonne la couche nacrée de la coquille de l’huître perlière. Commençons donc par en décrire le principe.

                            Sommaire

** 1 La structure de la coquille des bivalves ** 2 La perle ** 3 Les plus anciennes perles connues ** 4 La perle dans la Chine ancienne ** 5 La perle dans la tradition Hindoue ** 6 La perle dans les religions monothéistes ** 7 La perle dans l'Antiquité grecque et romaine ** 8 La pêche aux perles ** 9 La perle du moyen âge à l'époque moderne

1- La structure de la coquille des bivalves

Le rôle du manteau et le fluide extrapalléal

La coquille des bivalves est un biominéral : une structure composée de carbonate de calcium CaCO₃  généralement sous forme de calcite (structure cristalline rhomboédrique) ou, chez les espèces perlières, d’aragonite (structure cristalline orthorhombique) – polymorphe de la calcite – et de matière organique (notamment la conchyoline), sécrétée par le manteau, un tissu qui entoure le corps de l’animal. Le manteau est formé de deux lobes qui s’étendent à l’intérieur de chacune des valves. Cet organe est libre au niveau de la partie ventrale et les deux lobes se soudent sur la partie dorsale le long de la charnière pour former un isthme. Les cellules de cet important organe sécrètent les couches organiques et minérales qui forment la coquille. Le manteau, tapissé d’un épithélium, adhère étroitement à la coquille et enveloppe entièrement l’animal. Entre le manteau et la couche nacrée se trouve le fluide extrapalléal, lieu de la biominéralisation. C’est dans cet espace que les cristaux de carbonate de calcium sont déposés et organisés dans une matrice organique, formant la coquille.

Schéma d’une coupe longitudinale d’une coquille de mollusque et du manteau dans la zone marginale, montrant le sens de la croissance et les trois couches composant cette coquille (périostracum, couche prismatique, couche nacrée)

La coquille des bivalves

Pour créer leurs coquilles, les coquillages acquièrent les éléments (calcium, carbone et oxygène) présents dans l’eau de mer. Ces éléments sont captés du flux sanguin (l’hemolymphe) puis transformés par des cellules spécialisées du manteau, en sécrétions riches en protéines spécifiques, à la surface extérieure du manteau.

Ces sécrétions sont ensuite déposées à la surface de la coquille par les mouvements du manteau. Elles durcissent rapidement, assurant ainsi la croissance de la coquille. C’est ce qu’on appelle la biominéralisation.

La biominéralisation est le processus biologique par lequel un mollusque fabrique et organise des structures minéralisées, comme sa coquille, en déposant des cristaux de carbonate de calcium, sous forme d’aragonite (dans le cas des espèces perlières) ou de calcite selon les espèces dans une matrice organique sécrétée par le manteau.  

Composition et fabrication de la coquille

Les coquilles des mollusques sont des structures complexes composées de trois couches, chacune formée selon un mode distinct :

Coupe schématique d’une coquille de Bivalve (dessin d’ap. Theobald et Gama)

  • Le périostracum : couche externe, fine, constituée principalement de polysaccharides et de protéines comme la conchyoline, une sorte de vernis qui protège la coquille. Elle est sécrétée par le bord du manteau et peut présenter des ornementations. Ce tissu organique ne se fossilise pas.
  • La couche prismatique (ostracum) : couche intermédiaire, également sécrétée par le bord du manteau, composée de prismes hexagonaux de carbonate de calcium (calcite ou aragonite suivant les espèces –  exclusivement aragonite dans le cas des espèces perlières), disposés perpendiculairement à la surface. Elle constitue la partie la plus épaisse et la plus dure qui donne sa solidité à la coquille.

Les deux premières couches sont fabriquées par le bord avant du manteau, au niveau des lèvres externes de l’ouverture du coquillage et assurent la croissance en longueur et en surface de la coquille.

  • La couche nacrée (hypoostracum) : couche interne, lamellaire et lisse, lamellaire, faite de nacre. Elle présente un enchevêtrement régulier de feuillets parallèles d’aragonite disposés parallèlement à la surface et de conchyoline qui lui donne cet aspect irisé. Elle est sécrétée par toute la surface du manteau et assure l’épaississement uniforme et régulier de la coquille. Le corps de l’animal est en contact direct avec cette couche. Tout au long de la vie de l’animal, le manteau ajoute de la nacre à la surface interne de la coquille, la rendant de plus en plus épaisse. 

> Pour une description plus détaillée de l’anatomie des bivalves, on peut consulter : http://geolorraine.free.fr/fossiles/fossiles/page.php

2- LA PERLE 

  • « La perle au fond des mers naît toute seule de la chair vivante : pure et ronde, elle se dégage immortelle de cet être éphémère qui l’a enfantée. (…) Elle ne brille pas, elle ne brûle pas, elle touche : fraîche et vivifiante caresse pour l’œil, pour l’épiderme et pour l’âme. (…) La perle, fruit de la mer et conception de la durée, n’a d’autre valeur que sa beauté et sa perfection intrinsèque, résultant de sa simplicité, de sa pureté et de son éclat, et que le désir qu’elle inspire. » Le discours de Paul Claudel à l’occasion de la remise de la Légion d’honneur à Pierre Cartier (1930).
  • La formation des perles

Chez les ‘huîtres perlières’ comme Pinctada margaritifera, une perle se forme à la suite d’une agression interne, le plus souvent virale ou bactérienne. L’huître réagit en isolant l’intrus par le même processus de biominéralisation que pour la couche nacrée de sa coquille. Des couches successives de nacre — cristaux d’aragonite liés par des protéines et des polysaccharides — sont sécrétées autour de l’agent pathogène.

  • Ce mécanisme de défense se produit dans le fluide extrapalléal.
  • Les cellules épithéliales du manteau déposent la nacre en couches successives.
  • Au fil du temps, l’accumulation régulière de ces couches concentriques forme une perle sphérique ou baroque (irrégulière) selon les cas.

Contrairement à une idée reçue tenace, le grain de sable n’est pas à l’origine de la formation des perles : aucune perle naturelle n’en a révélé la présence. Les recherches récentes suggèrent plutôt une réaction immunitaire à une infection microbienne. 

>> La structure de la perle, formée par l’empilement régulier de nano-couches d’aragonite, présente une remarquable symétrie périodique, phénomène extrêmement rare dans la nature. Ce rythme auto-régulé de croissance permet des corrections : si une couches est trop fine ou trop épaisse, la suivante compense pour lisser les irrégularités.

Ce phénomène naturel, bien que rare, aux propriétés biologiques mystérieuses expliquent la fascination qu’exercent les perles depuis la Préhistoire, tant pour leur éclat que pour leur rareté.

3- Les plus anciennes perles connues

La plus ancienne perle fine actuellement identifiée provient de la nécropole néolithique d’Umm al-Quwain 2 aux Émirats arabes unis. Non percée, elle accompagnait le squelette d’un individu dans une tombe datée d’environ 7800 ans BP, suggérant un usage symbolique ou rituel dès cette époque.

D’autres perles fines, datées de 6700 à 6100 ans BP, ont été retrouvées sur le site néolithique voisin d’Akab.

Ces découvertes sur les sites côtiers d’Arabie attestent d’une pêche ancienne aux huitres perlières sur les côtes du Golfe persique, de la mer d’Oman et de la mer d’Arabie — bien avant l’apparition de perles dans d’autres régions. En comparaison, les premières perles connues en Mésopotamie ne remontent qu’à 5200–5000 ans BP. L’Égypte, l’Inde ou la Chine n’ont pas livré de perles fines très anciennes.

 

4- La perle dans la Chine ancienne et la médecine traditionnelle

En Chine, les perles sont présentes depuis plus de quatre mille ans. Elles apparaissent dans les tributs aux empereurs, les rites funéraires et les prescriptions morales, symbolisant pureté, statut et vertu. Dès l’Antiquité, on les associe à la vie après la mort et à la récompense d’une conduite juste.

Vers l’an 1000, la Chine invente les premières perles de culture : de petits Bouddhas insérés dans des mollusques d’eau douce se couvrent lentement de nacre. Ces objets mêlent artisanat, spiritualité et méditation.

Parallèlement, les perles entrent dans la pharmacopée. Réduites en poudre, elles servent à calmer l’esprit, apaiser les nerfs, améliorer la vue, soigner les convulsions, les troubles digestifs, les fièvres et favoriser la cicatrisation. On leur prête des vertus détoxifiantes et régénérantes.

Ainsi, la perle n’est pas seulement un bijou : elle est à la fois remède, symbole spirituel et reflet d’une vision holistique du corps et de l’âme.

 

5- La perle dans la tradition hindoue

Dans l’Inde ancienne, la perle occupe une place centrale dans les textes sacrés et les récits fondateurs. Dès les Védas (3700-3300 B.P.), on la décrit comme talisman protecteur et ornement sacré. Les grandes épopées, le Ramayana (2500 B.P.) et le Mahabharata, la mentionnent comme un bien précieux, offert lors de cérémonies ou lié aux exploits divins.

Krishna, l’une des figures les plus vénérées de l’hindouisme, plonge dans l’océan pour en extraire des perles, destinées à parer sa fille le jour de ses noces. Dans la littérature sanskrite classique, elles sont appelées muktha, « pures », et symbolisent à la fois beauté, spiritualité et élévation morale.

 

6- La perle dans les religions monothéistes

Les perles ont été associées à toutes les grandes religions monothéistes qui sont originaires du Moyen Orient et ont été mentionnées dans leurs écritures

  • Dans les traditions juive, chrétienne et musulmane, la perle symbolise la pureté, la sagesse cachée et la récompense spirituelle. Elle incarne l’idée d’un trésor rare, souvent céleste.
  • Dans l’ancien testament : « La corail et le cristal ne sont rien auprès d’elle, la possession de la sagesse vaut plus que les perles. »Job 28, 18
  • Dans la Bible, Jésus compare le royaume des cieux à une perle précieuse que l’on acquiert au prix de tout le reste. Elle devient métaphore de la vérité ultime, de la foi ou de la conversion. Dans le Talmud, elle évoque l’âme vertueuse, brillante malgré l’obscurité du monde.
  • Dans le nouveau testament, Jésus compare le royaume des cieux à une perle précieuse « Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles ; il a trouvé une perle de grand prix, il est allé vendre tout ce qu’il possédait, et il l’a achetée. »  Matthieu 13:45-46 
  • Le Coran, de son côté, décrit les élus du paradis parés de perles, signes de leur proximité avec Dieu.« Des garçons éternellement jeunes circuleront autour d’eux avec des coupes, des aiguières et un verre rempli d’une liqueur… et des perles bien rangées. » (Coran 56, 17-23) Ces gemmes ne sont pas de simples ornements : elles renvoient à la lumière divine, à la perfection inaccessible du monde céleste.

 

7- La perle dans l’antiquité grecque et romaine

Dans le monde gréco-romain, la perle est liée à Aphrodite (Vénus), née de l’écume de la mer.

Dans la Grèce antique, les perles fines issues de mollusques étaient rares et précieuses, mais leur utilisation dans la joaillerie demeure peu documentée. Ni Homère, ni Hérodote, ni les traités d’Aristote ou de Théophraste ne décrivent explicitement les perles fines naturelles issues de mollusques marins, ce qui confirme leur statut marginal dans la culture grecque classique, en tous cas avant les conquêtes d’Alexandre. Les bijoux grecs anciens, tels que les boucles d’oreilles, les colliers et les diadèmes étaient principalement ornés de perles en or, de cornalines, d’améthystes et d’autres pierres semi-précieuses. Les perles fines naturelles, bien que connues, étaient considérées comme des objets de luxe et étaient probablement réservées à l’élite.

« La mer jette sur ses rivages des pierres précieuses et des perles; et c’est là pour le pays la principale source d’opulence, surtout depuis que, par le commerce, ils ont transporté leurs vices chez les nations étrangères: car ce dépôt, que laissent les flots en se retirant, n’a de prix que celui que le caprice y attache.» Quinte Curce 8-9 L’Histoire d’Alexandre le Grand – 1er siècle

ce dépôt = « immondices (purgamenta) rejetés par la mer »

« Lorsqu’un roi se laisse voir en public, ses officiers portent des encensoirs d’argent, et parfument dans toute son étendue le chemin par où il doit être porté. Il est couché dans une litière d’or garnie de perles tout à l’entour. » Quinte Curce 8-9 L’Histoire d’Alexandre le Grand – 1er siècle

Les représentations artistiques de perles fines sont rares, mais certaines pièces archéologiques, comme des boucles d’oreilles en or avec des perles, ont été découvertes, notamment à Chypre et en Phénicie, témoignant de leur présence dans les bijoux de l’époque.

En revanche, à Rome, les perles fines sont prisées comme symboles de luxe et le statut social. À l’époque de Pline, l’Ancien, les pêcheries de perles de Tylos dans le golfe Persique ainsi que la pêche aux perles de Ceylan étaient bien connues pour les nombreuses perles qu’elles produisaient : « Aussi, en premier rang, au faîte, pour ainsi dire, de tous les joyaux, sont les perles. C’est spécialement l’océan Indien qui les envoie, et elles nous arrivent du milieu de tous ces monstres dont j’ai parlé (IX, 2), à travers tant de mers, à travers tant de terres, malgré les ardeurs d’un soleil si brûlant ; et encore les Indiens eux-mêmes n’en prennent-ils que dans un très petit nombre d’iles. Elles sont le plus abondantes à Taprobane et à Stoîs, comme nous l’avons dit dans la Description du monde (VI, 24, 9, et 28, 3), ainsi qu’à Parimula, promontoire de l’Inde. Les plus estimées sont celles de la côte’ Arabie, sur le golfe Persique.» Pline l’Ancien, Histoire Naturelle

Bien que certaines femmes de condition modeste aient pu en orner leurs vêtements ou chaussures — souvent avec des perles de qualité inférieure — l’usage des perles demeure étroitement associé à l’élite. Pline note, peut-être avec ironie :

« La perle est, sur la voie publique, le licteur de la femme » Pline l’Ancien

On se souvient aussi de la perle de Cléopâtre, ici racontée par Pline l’Ancien.

Les perles fines, appelées « margaritae », sont importées en grande quantité. À Arles, des colliers en or avec perles fines ont été mis au jour. À Pompéi et dans les portraits funéraires du Fayoum, elles témoignent de leur popularité dans la parure féminine.

 

A Rome, les perles sont largement répandues et symbolisent le raffinement et la richesse alors que dans la Grèce antique, leur usage reste plus discret, réservé à un cercle restreint.

 

8- La pêche aux perles

Dans Vingt mille lieues sous les mers, Jules Verne popularise la description de la pêche aux perles à Ceylan :

« Monsieur le professeur, me dit alors le capitaine Nemo, on pêche des perles dans le golfe du Bengale, dans la mer des Indes, dans les mers de Chine et du Japon, dans les mers du sud de l’Amérique, au golfe de Panama, au golfe de Californie ; mais c’est à Ceyland que cette pêche obtient les plus beaux résultats. Nous arrivons un peu tôt, sans doute. Les pêcheurs ne se rassemblent que pendant le mois de mars au golfe de Manaar, et là, pendant trente jours, leurs trois cents bateaux se livrent à cette lucrative exploitation des trésors de la mer. Chaque bateau est monté par dix rameurs et par dix pêcheurs. Ceux-ci, divisés en deux groupes, plongent alternativement et descendent à une profondeur de douze mètres au moyen d’une lourde pierre qu’ils saisissent entre leurs pieds et qu’une corde rattache au bateau. » Jules Verne – 20000 lieux sous les mers

Ce passage, ainsi que les illustrations du Blake manuscript rendent compte des conditions éprouvantes et dangereuses de cette pêche saisonnière, pratiquée sans équipement de plongée, à l’aide de lourdes pierres.

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9- Du Moyen Âge à l’époque moderne

Du Moyen Âge à la Renaissance, les perles sont prisées par les souverains et les marchands. Elles ornent couronnes, vêtements liturgiques, broderies et bijoux. Redécouvertes par les princes et les marchands, elles suscitent aussi l’intérêt des naturalistes, qui tentent de les classer scientifiquement.

Au XVIIIe siècle, les perles fines atteignent un sommet de popularité dans les cours européennes. Leur commerce, lié à la pêche en eaux chaudes (Golfe persique, Sri Lanka, Indonésie), s’intensifie.

 

La révolution des perles de culture

A la fin du XIXe siècle une révolution bouscule le marché de la perle fine : inquiet du déclin rapide des huîtres perlières à cause d’une pêche excessive Kokichi Mikimoto (1858-1954), japonais originaire de Toba, située à l’extrémité est de la préfecture de Mie, dans une région déjà réputée à l’époque pour ses « perles d’Ise » met au point la production de perles de culture de manière artificielle.

Dès 1893, il parvient à standardiser cette méthode consistant à insérer un noyau dans l’huître, qui forme autour de lui une perle. Ces perles provenant d’huîtres élevées en captivité, deviennent dominantes. 

 

Paris et la « perlomanie »

Du tournant du siècle jusqu’aux années 1930, la perle fine fut au cœur d’un intense commerce entre le golfe Arabo-Persique et la France. Elle occupe, avec la perle de culture qui commence à être commercialisée, une place centrale dans la mode et le luxe parisiens. À la Belle Époque, puis dans les Années folles, la perle devient un symbole. Une véritable ‘perlomanie‘ s’empare des joailliers parisiens et leur clientèle.

La perle traverse tous les modes d’expression artistique, de l’opéra au cinéma en passant par la peinture, la photographie, l’affiche ou les illustrés, et marque profondément l’imaginaire collectif. Les élégantes garçonnes des années 1920, perles autour du cou, en incarnent l’apogée.

 

©-AdobeStock

Élégantes garçonnes 1920 jouant aux échecs – C Adobestock généré à l’aide de l’IA

 

Produites par certains bivalves en réponse à une irritation, les perles résultent d’un processus de biominéralisation similaire à celui de la coquille. Objets naturels avant d’être culturels, elles témoignent depuis le Néolithique, de la relation ancienne entre l’homme et les mollusques marins.

JD 05/25                                                                                                        Retour haut de page