Huître Pinctada maxima avec la perle à l’intérieur – USS Bowfin Submarine Museum and Park à Pearl Harbor, Oahu, Hawaii – © Fammartin
Discrète ou éclatante, la perle fascine depuis la Préhistoire. Produite par certains mollusques bivalves, elle naît d’un phénomène biologique complexe et rare. Ce texte, inspiré par l’exposition actuellement présentée à Paris, Paris, capitale de la perle, explore sa formation, ses usages anciens et la place qu’elle occupe dans l’imaginaire des civilisations.
«— Monsieur, qu’est-ce que c’est qu’une perle ?
— Mon brave Ned, répondis je, pour le poète, la perle est une larme de la mer ; pour les Orientaux, c’est une goutte de rosée solidifiée ; pour les dames, c’est un bijou de forme oblongue, d’un éclat hyalin, d’une matière nacrée, qu’elles portent au doigt, au cou ou à l’oreille ; pour le chimiste, c’est un mélange de phosphate et de carbonate de chaux avec un peu de gélatine, et enfin, pour les naturalistes, c’est une simple sécrétion maladive de l’organe qui produit la nacre chez certains bivalves. » Jules Verne – 20000 lieux sous les mers (1870).
Les perles dites ’fines’ sont produites par des mollusques bivalves essentiellement de l’ordre des Ostreida, famille des Pteriidae, genre Pteria ou Pinctada qui sont abondants dans les mers tropicales.
Seules une douzaine d’espèces de ces 2 genres sont capables de produire de véritables gemmes. Leur coquille est tapissée de nacre argentée, ce qui les distingue des autres Pteriidae.
La formation des perles repose sur le même processus de biominéralisation que celui qui façonne la couche nacrée de la coquille de l’huître perlière. Commençons donc par en décrire le principe.
Sommaire ** 1 La structure de la coquille des bivalves ** 2 La perle ** 3 Les plus anciennes perles connues ** 4 La perle dans la Chine ancienne ** 5 La perle dans la tradition Hindoue ** 6 La perle dans les religions monothéistes ** 7 La perle dans l'Antiquité grecque et romaine ** 8 La pêche aux perles ** 9 La perle du moyen âge à l'époque moderne