Un éboulement du front de taille à son extrémité droite s’est produit il y a quelques jours en notre absence. Constat fait ce matin : deux gros blocs sont arrivés au bord de la fouille en cours au pied du front de taille.
Cet événement met à nouveau l’accent sur les risques d’accidents dans la falunière.
Comme vous le savez, c’est depuis toujours ma préoccupation principale et ma responsabilité. J’insiste constamment pour que chacun y veille scrupuleusement, pour lui-même et pour les autres. C’est un devoir.
C’est aussi un devoir de ne pas créer les conditions d’un accident et de faire disparaître celles qui existent. Si vous apercevez qu’une personne se met en danger, demandez-lui fermement de bien vouloir cesser. Il y a déjà eu par le passé plusieurs accidents corporels dont un mortel. Aucun fossile ne justifie ce prix.
Par ailleurs je ne cesse de redouter l’effondrement de la diaclase, bien apparente au milieu du front de taille, pratiquement parallèle à celui-ci, et reposant sur une base très fragile. Un périmètre de sécurité sera mis en place en attendant que les travaux nécessaires à sa neutralisation soient entrepris.
Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, j’aimerais conserver toute l’équipe en bon état le plus longtemps possible, il reste encore du travail à faire. Claude Hy
« Le hasard m’ayant prescrit d’écrire sur le thème des Coquilles, à peu près comme, au bord de l’eau, il m’eut offert à remarquer un de ces objets charmants, j’ai pris ce motif de merveille : j’ai fait ce que fait un passant qui vient de ramasser dans le sable telle petite coque calcaire, curieusement formée ; qui la regarde et la manie, en admire le tourbillon minéral, et l’ordre des taches, des stries, des épines qu’il porte ou engendre, dans le mouvement disparu qu’il suggère. J’ai médité mon thème inattendu, je l’ai rapproché des yeux de mon esprit ; et je l’ai tourné et retourné dans ma pensée…Je ne savais à peu près rien des mollusques, et j’ai joui de m’illuminer successivement de tous les points de mon ignorance. » Paul Valéry
Quelques extraits du livre de Paul Valéry ‘l’Homme et la Coquille’ illustrés par des photos de fossiles de la falunière de Grignon. JD
Un nouvel apport de pièces prêtées par Tadeusz et en provenance de différents sites du Bassin Parisien vient compléter l’exposition d’oursins à la Poterne. Il s’agit, au sens strict, d’une collection d’échinodermes (embranchement des Echinodermata) puisque dans le lot il y a une étoile de mer (classe des asterides).
Voir l’ensemble des pièces qui ont pris place dans la vitrine d’exposition des fossiles de Grignon.
Un grand merci à Tadeusz pour l’enrichissement de cette exposition temporaire.
Le Collectif pour le Futur du Site de Grignon (CFSG), le Club géologique d’Ile de France, l’Association «l’ Arbre de fer», le Bureau des élèves d’Agroparistech organisent
le samedi 12 mars sur le Site Agroparistech de Grignon
La deuxième marche de protestation
Contre la vente du site et pour Grignon « bien commun »
Pour lutter contre la morosité de l’hiver, le Club vous offre de nombreuses activités. En voici déjà deux :
Faire une marche pour défendre le domaine de Grignon et l’admirer une fois encore.
Venir à l’atelier, sortir le microscope polarisant pour se laisser éblouir par les couleurs des cristaux de nos lames minces.
Attardons-nous sur cette deuxième activité. Quoi de neuf dans ce domaine ?
Nous avons fait l’acquisition de 5 lames minces de péridotite, amphibolite, micaschiste, rhyolite et granite. Chaque lame est accompagnée d’un échantillon de la roche correspondante et d’une fiche explicative.
Par ailleurs, nous testons actuellement un dispositif pour prendre des photos de lames minces vues en lumière polarisée analysée (LPA) à l’aide d’un smartphone (en recherche un dispositif pour adapter tous types d’appareils photos). Voir ci-dessous la présentation du montage et le résultat sur la péridotite.
Sous l’impulsion de Jean-Etienne Guettard (natif d’Etampes, ancien assistant de Réaumur), assisté du jeune Antoine Laurent de Lavoisier, la cartographie géologique moderne prend naissance dans la région d’Etampes : la « Carte minéralogique où l’on voit la nature et la situation des terreins qui traversent la France et l’Angleterre » de Jean Etienne Guettard qui parait en 1746 est considérée comme la première carte géologique jamais publiée.
Du même auteur parait en 1753 la « Carte minéralogique de l’Election d’Etampes ». Puis « L’atlas minéralogique de la France » en 1767. Les coupes apparaissant dans les marges latérales de la feuille n°55 « Carte minéralogique des environs de Fontainebleau, Estampes, et Dourdan » de cet atlas sont de la main de Lavoisier, qui produit ainsi les premières coupes lithostratigraphiques.
Les premières représentations globales de la géologie du Bassin parisien sont fournies par Cuvier et Brogniart en 1811 et par Homalius d’Halloy en 1816.
La carte géologique du Bassin de Paris la plus récente est éditée en 2014 par l’AGBP à l’occasion de son 50 ème anniversaire.
L’intégralité de la conférence « la mer de Grignon » donnée par Jacques Le Renard le 8 mars 1974 dans le cadre d’une réunion de la Société Versaillaise des Sciences Naturelles et retranscrite dans son bulletin de mars 1974 est déjà, avec l’aimable autorisation de l’auteur, présente sur le site du club, sous la rubrique « la falunière de Grignon ». Les sujets suivants y sont abordés: biostratigraphie et paléoécologie de la falunière, la faune rencontrée, les conditions de vie, les espèces perforantes, les prédateurs, les modes de vie et …la beauté de certaines coquilles. Une nouvelle version remaniée en 2014 qui intègre 102 splendides photos de Remi Coutin est disponible sur le site de l’Association des Naturalistes des Yvelines.
Et un document récemment exhumé du fond d’un ordinateur » AgroParisTech, une longue histoire » (histoire illustrée du domaine de Grignon, de l’école d’Agriculture…) racontée au travers d’une exposition organisée dans le château de Grignon à l’occasion des journées du patrimoine 2013 par Le Musée du Vivant et l’Association Patrimoine AgroParisTech. JD
Nous avons eu récemment connaissance dans la presse locale du projet de dépècement et de vandalisation du Domaine de Grignon (Yvelines) dans le but d’y implanter un centre d’entraînement du Paris Saint Germain.
Permettez-moi d’être effaré qu’une telle idée ait pu germer dans vos services au Ministère de l’Agriculture.
En effet nul ne peut méconnaître la valeur inestimable de ce site paléontologique connu du monde entier et témoin d’événements historiques qui s’y sont déroulés.
« Si le petit village de Grignon n’apparaît qu’au 12ème siècle, de nombreux vestiges, couteaux, haches en silex etc. témoignent, à l’intérieur de son parc actuel, de la présence de l’homme, depuis les temps primitifs » ( Grignon – Deux siècles d’Agronomie) ».
Lamarck et Cuvier y ont construit leurs théories de l’évolution à partir des espèces fossiles qu’ils y ont identifiées.
Le domaine a appartenu à François Ier et au Général Bessières, le Général Ney y a épousé Aglae Auguier, la fille de son propriétaire, amie d’enfance d’Hortense de Beauharnais. Napoléon y a été reçu.
Le 22 août 1900 Stanislas Meunier y a organisé une réunion de scientifiques venus du monde entier.
Les fossiles qu’il renferme sont parvenus jusqu’à nous dans un état remarquable, ils sont les témoins irremplaçables de près de 50 millions d’années de la vie qui s’y est déroulée. Nulle part dans le monde on ne rencontre une telle situation. Le nombre de coquilles, leur incroyable variété, l’état de leur conservation tiennent du miracle.
Ce patrimoine exceptionnel nous engage, nous oblige à en organiser la préservation afin de le transmettre intact aux générations futures.
Un séminaire de réflexion sur l’avenir du site de Grignon s’est tenu le 8 décembre 2011 dans les locaux de l’Académie d’Agriculture de France. Il a annoncé la création d’un Forum d’Avenir à Grignon. Dans ce projet (régional/national/international) intitulé Agricultures-Territoire-Société, Grignon deviendrait une plateforme d’accompagnement du changement basé sur une vision complexe et pluraliste de l’agriculture (emploi, environnement, économie, industries de transformation, logistique,…). M.Dumesnil, représentant Hélène Gassin, Vice-Présidente de la Région Ile de France en charge de l’environnement, de l’agriculture et de l’énergie a affirmé l’intérêt de la Région au développement de ce projet.
Pour terminer, j’aimerais faire remarquer qu’il ne doit pas manquer d’autres sites en Ile de France pour mettre en place sans dommage le projet du PSG.
Claude HY, Président du Club Géologique Ile de France
Pour l’édition 2106 de la galette, nous étions 17 à nous retrouver à la Poterne pour passer l’après midi ensemble autour d’un sympathique repas constitué des apports des uns et des autres: apéritif, diverses salades composées, andouille de Guéméné, saucissons, nems, fromages, fruits, tartes aux pommes; le tout arrosé au Crémant de Bourgogne, Pineau des Charentes, Bordeaux Graves et Cahors – ce dernier particulièrement apprécié- , café, pousse-café. Repas suivi d’une séance photos: Claude commentant son récent voyage en Islande, puis Hélène relatant ses 2 déplacements dans le massif de l’Eifel (RFA) ainsi que les photos des lames minces récemment acquises par le Club.
Le domaine de Grignon ( AgroParisTech ), sur lequel est située la falunière, est menacé de vente à l’occasion du déménagement prochain de l’école sur le campus du Plateau de Saclay. Nous évoquions déjà cette menace dans un article paru le 19 juillet.
La communauté scientifique se mobilise pour la sauvegarde de ce patrimoine paléontologique inestimable. Lire sur le site du club ou le site du Nouvel Obs., l’article publié le 22 décembre par Jean Pierre Gely* et Didier Merle** dans les colonnes du Nouvel Observateur.
Pour mieux comprendre les enjeux de cette menace vous pouvez également vous reporter à la rubrique « Paléontologie » du site (l’histoire du domaine, le présence d’éminents scientifiques, la richesse de la falunière…)
*Jean-Pierre Gély est membre du conseil scientifique régional du patrimoine naturel d’Ile-de-France, président de la Commission régionale du patrimoine géologique d’Ile-de-France
**Didier Merle est maître de conférences du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, membre de la Commission régionale du patrimoine géologique d’Ile-de-France
Crédit photo: Le château de Grignon, dans le parc actuellement occupé par AgroParisTech, à Thiverval-Grignon (Yvelines), le 17 décembre 2015. (YANN THOMPSON / FRANCETV INFO)