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Les premières cartes géologiques du Bassin Parisien

Des cartes géographiques et minéralogiques aux cartes géologiques

 

1. Les cartes géographiques du BP

« Carte particulière des Environs de Paris » 1768 – François de La Pointe, graveur

La « Carte particulière des Environs de Paris » est le fruit d’une initiative de Colbert qui, en 1668, chargea l’Académie Royale des Sciences de réaliser des cartes de France plus précises que celles existantes.
Cette carte est la première application réalisée à partir d’une triangulation en France. Les premiers essais sont réalisés en Île-de-France. Sous la direction de deux académiciens, de l’Académie Royale des Sciences, Gilles Personne de Roberval et Jean-Félix Picard, l’ingénieur David du Vivier dirige les relevés.
Cette carte est basée sur les travaux géodésiques de Jean Picard, qui avait effectué des relevés dès 1669 pour mesurer un arc de méridien terrestre entre Malvoisine (78) et Sourdon-Amiens (80).
Ces relevés furent ensuite élargis pour inclure la région parisienne, permettant ainsi la création de cette carte d’une précision inédite. La carte s’étend de Mantes à la Ferté-sous-Jouarre et de Pont-Sainte-Maxence à Milly, à l’échelle de 1/86 400, et mesure 180 x 126 cm.

La carte ne comporte pas de limites administratives et ne représente pas les voies de communication. Villes, bourgs et villages, rivières et forêts sont signalées ; le relief est esquissé.

Réalisée par l’Académie Royale des Sciences en 1674 et gravée sur cuivre par François de La Pointe en 1678, cette carte, publiée en neuf planches entre 1671 et 1678, marque une avancée significative dans la cartographie française.
Préfigurant la célèbre carte du royaume de France élaborée par les quatre générations de la famille Cassini, cette oeuvre achevée en 1784, s’inscrit dans un contexte où Louis XIV attira en France Jean-Dominique Cassini, un astronome d’origine italienne, en 1671. La collaboration de Cassini avec l’Académie Royale renforça les fondements de la cartographie moderne.

 

 

2. Les cartes minéralogiques du BP

De même que certaines périodes de l’histoire de la Terre, telles que le Carbonifère et le Crétacé, ont été nommées en référence à des formations géologiques caractéristiques associées à des ressources naturelles exploitées par l’Homme (vastes dépôts de charbon pour le Carbonifère, dépôts de craie pour le Crétacé), la première carte géologique éditée en France fut en réalité une « carte minéralogique ». Conçue dans une logique d’exploitation des ressources naturelles, elle avait pour objectif principal de dresser un inventaire des réserves minières et coquillières du pays.

Sous l’impulsion de Jean-Étienne Guettard (1715-1786), naturaliste natif d’Étampes et assistant de Réaumur dès 1741, la cartographie géologique moderne prend naissance. Réaumur, fervent partisan d’une démarche empirique et d’enquêtes de terrain, convaincu que la science doit être utile à l’État et à la société, initie Guettard à l’étude du monde minéral et lui ouvre les portes de son vaste cabinet d’histoire naturelle. Ce cadre stimulant permet à Guettard de développer un travail novateur qui culmine, en 1746, avec la publication du « Mémoire et carte minéralogique où l’on voit la nature et la situation des terreins qui traversent la France et l’Angleterre ». Cette carte, œuvre pionnière pour son époque, est souvent considérée comme la première carte géologique jamais publiée et marque un jalon dans l’histoire des sciences.

Dès la fin du XVIIe siècle, quelques auteurs désireux d’établir un inventaire des gisements de roches, minerais et minéraux exploités (mines et carrières) proposaient de compléter les listes de localités par une localisation sur une carte.

Pour réaliser ce travail, Guettard a pu s’inspirer du projet de Martin Lister (1638-1712), qui exposa en Mars 1683 à la Royal Society de Londres l’idée d’une carte minéralogique de l’Angleterre qu’il désignait par l’expression de « Soil or Mineral Map » (carte du sol ou des minéraux). Ce projet intitulé « An ingenious proposal for a new sort of maps of countrys, together with tables of sand and clays » n’a pas abouti.
« Pour juger de la composition de la Terre et de beaucoup de phénomènes qui y appartiennent […] Il était conseillé, à cet effet, de concevoir une ‘carte du sol ou des minéraux’, comme je l’appelle. » Martin Lister

John Aubrey (1626-1697), reprit l’idée de Martin Lister en 1691. Dans son ouvrage « Natural History of Wiltshire », il formula le projet d’une carte de l’Angleterre sur laquelle les couleurs employées rappelleraient celles qu’on trouve sur Terre et qui serait pourvue de symboles (« markes ») désignant les fossiles et les minéraux.
« J’ai souvent souhaité une carte de l’Angleterre colorée selon les couleurs de la terre ; avec des marques des fossiles et des minéraux. [Les cartes géologiques, indiquant par différentes couleurs les formations de diverses localités, sont maintenant familières à l’étudiant scientifique.] » Ce projet n’a pas abouti.

La cartographie ‘minéralogique’ était cependant dans l’air du temps :
Le Révérend Père Lubin (1624-1695) augustin et géographe du roi, auteur d’un « Guide du Curieux des Cartes Geographiques » (1678) écrivait :
« Je m’étonne de ce que cette même paffion n’a point encore fait naî tre la penſée de dreffer des Cartes fingulieres, où toutes les Mines, tant des metaux que des mineraux feroient marquées avec un mot ou une note, qui feroit connoître de quel metal ou de quel mineral eft la mine ; ces Cartes feroient prodigieufement utiles. »

M. de Fontenelle (1657-1757), secrétaire de l’Académie Royale des Sciences termine son compte rendu de la communication de M. de Réaumur sur les fossiles de Touraine (1720) par ses mots :
« Monsieur de Réaumur imagine comment le Golfe de Touraine tenait à l’Océan et quel était le Courant qui y charriait les Coquilles, mais ce n’est qu’une simple conjecture donnée pour tenir lieu de véritable fait inconnu, qui sera toujours quelque chose d’approchant. Pour parler sûrement sur cette affaire, il faudrait avoir des espèces de Cartes Géographiques dressées selon toutes les Minières de Coquillages enfouies en terre. Quelle quantité d’observations ne faudrait-il pas et quel temps pour les avoir ! Qui sait cependant si les Sciences n’iront pas un jour jusque-là, du moins en partie !« 

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L’image dans la pierre

 

Une fascination à travers les siècles, de Pline à Roger Caillois
"Il y a tel de ses joyaux qui passe pour inestimable et sans tarif dans les richesses humaines ; de sorte qu'aux yeux du grand nombre il suffit de je ne sais quelle pierre pour avoir la contemplation suprême et absolue de la nature." Pline l'Ancien
J'imagine une quête ambitieuse qui, loin de se contenter d'objets de rencontre, s'efforcerait de réunir les plus remarquables manifestations des forces élémentaires, anonymes, irresponsables qui, enchevêtrées, composent la nature.  Roger Caillois 'Pierres'

‘Mer immense où s’enfuient des galères’ – Agate ‘Le Vaisseau’- Mnhn Dation R.Caillois © C. Hy

Depuis des millénaires, certaines pierres fascinent l’humanité par leur capacité à évoquer des mondes miniatures. Ce document n’ambitionne pas de traiter de minéralogie conventionnelle ; il ne s’agit pas d’identifier ces minéraux, de décrire leurs structures cristallines, ni d’explorer les vertus et pouvoirs qui leur sont attribués depuis la haute antiquité. A travers la fascination esthétique que suscite leur aspect, il évoque une minéralogie plus ‘onirique’ ; dans leurs veines et marbrures où l’imagination humaine peut se déployer, l’œil peut y discerner des motifs naturels évoquant des scènes figuratives tels que paysages, figures mythologiques ou religieuses, figures humaines ou scènes poétiques.

La paréidolie est ce processus qui survient sous l’effet de stimuli visuels, et qui porte à reconnaître une forme familière dans un paysage, un nuage…ou dans le motif présenté par une coupe de minéral. La paréidolie est une expression de cette tendance du cerveau à créer du sens en assimilant des formes aléatoires à des formes qu’il a déjà référencées. Les paréidolies sont subjectives : chacun peut voir une chose différente.

« Tout se passe comme si l’esprit était ainsi fait qu’il ne peut ne s’empêcher de chercher une image reconnaissable dans ce qui ne saurait rien représenter » Roger Caillois

Ces pierres, principalement des agates, jaspes, septarias, onyx ou encore des paésines, sont des « œuvres de la nature », « des jeux de la nature » dans lesquels chacun peut lire un monde en miniature.

La mystérieuse propriété de la pierre qui lui permet de former ces images est alors appelée « puissance minérale formative des pierres » ou gamahés (vis mineralis lapidum formativa) par Albert le Grand, « esprit plastique architectonique » (spiritus plasticus architectonicus) par Athanase Kircher, « puissance séminale lithogène » (vis seminalis lapidifica) par Gassendi.

De Pline l’Ancien à Roger Caillois, en passant par les cabinets de curiosités de la Renaissance et les ‘pierres de rêve’ des lettrés chinois, nous explorerons comment ces ‘pierres paysages’ ou ‘pierres à image’ ou ‘pierres figurées’ ont captivé l’œil et l’esprit des observateurs à travers les âges. »

1- Pline l’Ancien (23-79)

Dans son ‘Histoire naturelle’, Pline témoigne de l’usage et l’appréciation des marbres et autres pierres dans l’Antiquité. Au-delà d’un simple catalogue de matériaux de construction, il révèle une fascination pour les aspects esthétiques et symboliques des pierres, en particulier celles présentant des motifs naturels évocateurs. Il détaille non seulement l’utilisation des marbres dans la statuaire, dans l’architecture des temples, des palais et des maisons individuelles, mais s’attarde aussi sur leurs qualités visuelles uniques. Dans leurs veines et marbrures, l’œil peut discerner des paysages, des figures mythologiques, ou des scènes poétiques. Il évoque notamment les motifs naturels en mentionnant des cas remarquables où la nature semble avoir créé des images dans la pierre, comme la figure de Silène apparue dans un bloc de marbre de Paros ou celle d’Apollon sur une agate.

« Tous ces artistes n’ont employé que le marbre blanc de Paros, nommé d’abord lychnites, parce que, dit Varron, on le taillait dans les carrières à la lumière des lampes. Depuis on en a découvert beaucoup d’autres plus blancs, et récemment encore dans les carrières de Luna (Ndlr : Carrare). On rapporte de celui du Paros un fait merveilleux : dans un bloc qu’on fendit avec des coins, apparut une figure de Silène. » De natura rerum livre 36

« …Après cette bague, la renommée parle de celle d’un autre roi, de ce Pyrrhus qui fit la guerre aux Romains. C’était, dit-on, une agate sur laquelle on voyait les neuf Muses et Apollon tenant sa lyre, non par un travail de l’art, mais par un produit spontané de la nature ; et les veines étaient disposées de telle façon que chaque Muse avait même ses attributs particuliers. » De natura rerum 

Pline décrit une pierre célèbre comme présentant une image naturelle d’Apollon et des neuf Muses, formée par les veines de la pierre elle-même, sans intervention artistique humaine. Cette description est considérée comme l’une des premières mentions écrites de ce que nous appelons aujourd’hui les « pierres à images » ou « pierres paysages ».

« Les premiers marbres tachetés furent, je pense, trouvés dans les carrières de Chio; les habitants les employèrent aux murs de leur ville, et ils s’attirèrent une plaisanterie de Cicéron ! Ils montraient à tout le monde ces murailles comme magnifiques : « J’admirerais bien plus, dit-il, que vous les eussiez faites en pierre de Tibur*» Ce qu’il y a de certain, c’est que la peinture n’aurait pas été aussi honorée, ou plutôt ne l’aurait pas été du tout, si les marbres variés eussent été en vogue » . Livre 36
*Pierre de Tibur : travertin depuis longtemps extrait de carrières proches de la ville de Tivoli, alors appelée Tibur en latin, située à une trentaine de kilomètres de Rome.

La richesse du marbre ainsi que la beauté de ses motifs et couleurs, différents selon la carrière d’extraction, inspire également, dans l’Antiquité romaine, la réalisation de trompe-l’œil, par imitation du marbre, dans les habitations pour transformer sols ou parois en mers, vagues, en espaces animés et vibrants. 

 

 

 

 

 

                 

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L’ÂGE DE LA TERRE

Une exploration à travers le temps et les cultures

Chroniques-de-Nuremberg

La création du monde — Chronique de Nuremberg (1493) – Hartmann Schedel 

Depuis les premières civilisations humaines, la question de l’origine de la Terre a fasciné les esprits, donnant naissance à une multitude de récits et de mythes à travers le monde. Ces récits, souvent enracinés dans des traditions orales puis transcrits dans des textes sacrés, proposent diverses visions de la création de la Terre. Dans beaucoup de ces mythes, la Terre est perçue, émergeant du chaos primordial, comme le résultat d’une intention divine, une entité vivante et sacrée. Les mythologies, qu’elles soient issues de l’Inde antique, des peuples nordiques, ou des civilisations mésoaméricaines, partagent une vision symbolique et métaphorique de la naissance de notre planète, où le temps et l’âge ne sont pas des préoccupations centrales. Pourquoi les mythologies créationnistes ne se préoccupent-elles pas de la durée de l’existence Terrestre ? Pourtant, calculer un âge pour la Terre n’a de sens que si l’on accepte l’idée d’une naissance, d’un commencement. Or, pour beaucoup des traditions anciennes, la Terre, même si elle émerge du chaos ou est façonnée par des dieux, échappe à la temporalité humaine. Elle est à la fois ancienne et intemporelle, existant au-delà des âges. Dans cette perspective, l’idée même de mesurer son âge devient superflue, sinon impossible.
En contraste, la philosophie grecque antique, notamment à travers la pensée d’Aristote, propose une vision de l’univers comme éternel, sans commencement ni fin, traversant cependant pour les Stoïciens, un cycle perpétuel de destruction et de renaissance. Dans ce contexte d’éternité, calculer un âge pour la Terre n’a aucune pertinence.

Avec l’avènement des religions abrahamiques, une nouvelle perspective émerge : la création divine de la Terre en un temps déterminé. La Genèse, texte fondateur des traditions juive et chrétienne, introduit une chronologie précise à travers la généalogie des patriarches, permettant aux érudits de calculer l’âge de la Terre. Ces calculs, bien que variés, ont longtemps dominé la pensée occidentale, fixant l’âge de la Terre à quelques milliers d’années. Un temps court.

Cet article explore ces différentes visions du monde, depuis les mythologies créationnistes, en passant par l’idée d’éternité chez Aristote et les Stoïciens, puis la prédominance de la chronologie biblique jusqu’à l’émergence de la démarche scientifique qui a conduit à partir du XVIIIe siècle à la découverte du temps profond et au XIXe siècle à la datation moderne de la formation de la Terre. Nous verrons comment la perception de l’âge de la Terre a évolué au fil du temps à travers les âges et les cultures.

1 – Les mythologies créationnistes de la Terre

Ces récits, transmis oralement pendant des millénaires illustrent la volonté divine de créer un monde stable et habitable à partir du chaos primordial.

Mythologie mésopotamienne :
  • Dans l’épopée babylonienne « Enuma Elish », la Terre est formée à partir du corps de la déesse Tiamat après sa défaite par le dieu Marduk. Les parties de son corps sont utilisées pour créer le ciel et la Terre établissant un ordre cosmique.

Mythologie égyptienne :
  • Atoum : Le récit de la création le plus célèbre en Égypte ancienne provient d’Héliopolis (ville du soleil). Selon ce mythe, la création de la Terre est un acte du dieu Atoum, qui émerge du chaos primordial, souvent représenté par le Noun, une vaste étendue d’eau informe.

Mythologie hindoue :
  • L’Hymne de la Création (Nasadiya Sukta) du Rig-Veda explore les mystères de la création de l’univers, exprimant une humilité devant le mystère de l’existence et suggérant que même les dieux pourraient ne pas connaître l’origine ultime du cosmos.
    Voici un extrait du Nasadiya Sukta :
    « D’où est née la création, d’où est-elle venue ?Les dieux sont venus après la formation de ce monde.Alors, qui sait d’où il provient ?
    D’où est venue cette création, peut-être qu’il la forma, peut-être qu’il ne l’a pas formée.Celui qui dans les cieux les plus hauts en a la surveillance, Lui seul le sait — ou peut-être ne le sait-il pas. »
    Ce texte exprime une humilité profonde devant le mystère de l’existence, suggérant que même les dieux pourraient ne pas connaître l’origine ultime du cosmos.
Mythologie chinoise :
  • Pan Gu : La mythologie chinoise décrit la formation du ciel et de la Terre par Pan Gu, émergeant d’un œuf contenant le cosmos entier, libérant ainsi l’univers et créant la Terre.

Mythologie japonaise :
  • Izanami et Izanagi : Dans le mythe japonais de la création, les dieux Izanagi et Izanami sont chargés de créer la Terre. En utilisant une lance céleste, ils remuent l’océan primordial, et les gouttes qui en tombent forment les premières îles du Japon. Ces îles deviennent les premières terres solides, et Izanagi et Izanami continuent à créer d’autres terres et divinités. Transcription des 712 ap. J.-C.

Mythologie nordique :
  • Ymir : Un géant primordial, Ymir est tué par Odin, le dieu des dieux, et ses frères, et son corps est utilisé pour créer la Terre. Cette création est à la fois un acte de formation et de destruction. Sa chair devient la terre, son sang forme les océans, ses os deviennent les montagnes, et son crâne le ciel. Cette création est à la fois un acte de formation et de destruction.

  • Ragnarök : Dans la mythologie nordique, le Ragnarök est l’événement apocalyptique où les dieux, les hommes, et l’univers tout entier sont détruits. Après cette destruction, un nouveau monde est censé émerger, plus pur et fertile.
Mythologie aztèque
  • Selon la mythologie aztèque, les dieux Tezcatlipoca et Quetzalcoatl ont créé la Terre après avoir vaincu le monstre primordial Cipactli, une créature qui vivait dans les eaux du chaos. Les dieux ont attiré Cipactli hors des eaux et l’ont démembré pour créer le monde. Les différentes parties du corps de Cipactli ont été transformées pour former la Terre et le ciel. Sa tête est devenue le ciel, tandis que son corps a formé la terre ferme, les montagnes et les vallées.

  • Les Aztèques pensaient aussi que l’histoire du monde est cyclique et croyaient en une succession de « Soleils » ou époques, chacune se terminant par une destruction avant la recréation du monde. Par exemple, ils vivaient sous le Cinquième Soleil, qui était destiné à être définitivement détruit par des tremblements de terre.

 

>> Ces différents récits mythologiques proposent la création de la Terre comme une émergence ordonnée du chaos primordial, façonnée par des actions divines. Ce processus, symbolique ou métaphorique, échappe souvent à la temporalité humaine, se situant à la fois dans l’ancienneté et l’intemporalité et n’accorde pas d’importance à la datation précise de la création de la Terre.

Ces exemples illustrent aussi la prédominance du concept de destruction cyclique et de régénération de la Terre. Cette notion de perpétuelle transformation transcende les époques et les cultures. On retrouve cette idée, sous diverses formes, dans de nombreuses traditions philosophiques et mythologiques à travers l’histoire. 

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ANTHROPOCÈNE or not ANTHROPOCÈNE ?

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Photographie et témoignage d’Edward Burtynsky (mars 2020)

Edward Burtynsky capture l’essence de l’Anthropocène dans sa photographie des mines de potasse de Berezniki (Sibérie), illustrant parfaitement la fusion entre les processus géologiques naturels et l’intervention humaine : « C’est dans les mines de potasse, sous les fondements de Berezniki, une ville russe de Sibérie centrale, que j’ai pris cette photographie…Un ancien fond marin tapissé de couches aux couleurs vives : la potasse recouverte de stries orange et les lignes sinueuses tracées par l’intense pression du sol. Cependant, les empreintes des coquilles de nautile (plutôt ammonites, ndlr) ont été dessinées par une machine que les mineurs appellent la moissonneuse-batteuse. Celle-ci creuse des tunnels avec des disques tournants de part et d’autre. Lorsque la machine fait marche arrière, elle sculpte ces médaillons dans la roche. » (National Geographic, mars 2020).


« Une bonne physique terrestre doit comprendre la météorologie, la géologie et la biologie ». Jean-Baptiste de Lamarck, Hydrogéologie (1802).


 

Transformations de la surface de la terre

La Terre, âgée d’environ 4,5 milliards d’années, a connu de nombreuses transformations avant l’apparition de l’homme :

  • Les cyanobactéries (3,5 milliards d’années) ont été les pionnières de la production d’oxygène. elles ont initié la « Grande Oxygénation », modifiant radicalement l’atmosphère terrestre.

 

  • Les plantes, en colonisant la surface terrestre, ont réduit l’albédo (réflectivité de la lumière solaire), contribuant à une hausse de la température moyenne de la planète.
  • L’explosion cambrienne (540 millions d’années) a marqué l’émergence d’une diversité biologique sans précédent avec l’apparition des principaux embranchements animaux, établissant les fondements de la biodiversité moderne.
  • Les extinctions massives : La Terre et les organismes vivants ont ensuite continué à interagir. Cinq grandes extinctions ont façonné l’évolution de la vie, la dernière ayant eu lieu il y a 66 millions d’années, entraînant la disparition des dinosaures non aviens et des ammonites.

 

L’empreinte des hominidés sur leur environnement s’est progressivement manifestée : domestication du feu, utilisation d’outils, sédentarisation et urbanisation, développement de l’agriculture et de l’élevage, et utilisation des premières énergies provenant du bois et du charbon.

En 1784, l’Écossais James Watt a déposé un brevet pour une locomotive à vapeur. Le développement des machines à vapeur, avec 500 machines Watt en service dès 1800, associé à l’exploitation intensive des mines de charbon, a marqué le début de la révolution industrielle. Cette avancée technologique a entraîné l’activité humaine vers des niveaux jamais atteints auparavant.

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L’Etat affecte le domaine de Grignon à un projet d’intérêt général

Communiqué du Conseil d’administration de Grignon 2000 le 14 juin 2024

C’est une étape décisive qui vient d’être franchie. Nous apprenons par le quotidien « La Lettre » de ce jour que les services du Premier Ministre décident de conserver Grignon. Nous saluons cette décision conforme à l’ambition de Grignon 2000.

Depuis 2016, c’est un groupe de pionniers mené par Georges d’Andlau et Hervé Lecesne qui a patiemment monté Grignon Campus, un projet  ambitieux pour la transition écologique, réaliste sur le plan économique et ouvert sur son territoire et pour les franciliens. Nous constatons avec plaisir que l’Etat reprend à son compte notre proposition.

Grignon reste donc au service de l’intérêt général avec AgroParisTech comme représentant de l’Etat. Il établit un partenariat public privé au service de la rénovation du patrimoine de la première école d’agronomie de France. Au travers d’une société universitaire locale immobilière,  les partenaires privés, les collectivités locales et l’Etat donneront un nouveau souffle à ce joyau francilien.

Nous nous félicitons de constater qu’aujourd’hui c’est la raison qui l’a emporté. Notre modèle économique construit patiemment avec des partenaires est repris en grande partie d’après les informations disponibles.

Notre association et le consortium de partenaires et d’investisseurs qu’elle a constitué sont évidemment prêtes à jouer un rôle significatif dans la construction du futur du domaine. C’est une opportunité en or pour la transition écologique des systèmes agricoles et alimentaires.

La désignation d’un Président et d’un futur directeur général est la dernière étape avant le lancement du projet. Nous espérons que le contexte politique ne retardera pas cette nomination. Trop de temps a été perdu et le domaine s’abime, il est temps de se projeter dans un futur nouveau pour Grignon, de faire l’unanimité et de passer à l’action.

Nous félicitons les fonctionnaires mobilisés pour faire avancer le dossier et l’ensemble des associations et des partenaires qui nous ont permis de convaincre l’Etat. Nous remercions surtout les élus locaux et notamment Nadine Gohard, maire de la commune, pour leur engagement en faveur de l’intérêt général.

Nous restons déterminés pour que ce projet d’intérêt général soit aujourd’hui entièrement dédié à la transition écologique des systèmes agricoles et alimentaires. Nous nous réjouissons de pouvoir participer à la construction des prochaines étapes.  Le conseil d’administration de Grignon 2000.                        

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Les mosaïques de coquilles mésopotamiennes

Soldat menant un prisonnier nu – coquille nacrée et schiste – provenance Mari, basse Mésopotamie – env. 2600 BC – Musée d’Alep – © B. Couturaud 2009.

1- La Mésopotamie : berceau de la Civilisation

La Mésopotamie, dont le nom signifie étymologiquement « le pays entre les fleuves », est une région historique du Moyen-Orient située entre le Tigre et l’Euphrate. Elle est le berceau de la première sédentarisation humaine, ainsi que des débuts de l’agriculture et de l’élevage. C’est également en Mésopotamie que le premier système d’écriture fut créé entre 3400 et 3200 av. J.-C., évoluant ensuite pour donner naissance à l’écriture cunéiforme.

  • La Période des Dynasties Archaïques

La période sumérienne dite « des Dynasties archaïques » (vers 2900 – 2340 av. J.-C.) marque l’apparition des premières cités-royaumes autonomes, des premiers rois et des premières dynasties historiques. En basse Mésopotamie, « Le pays de Sumer » était alors divisé en petits royaumes, tels Eridu, Lagash, Larsa, Uruk, Ur et Kishet. En haute Mésopotamie, les principaux royaumes sont Ninive, Assur et Mari. Chacune de ces cités dominait un modeste territoire, avec à sa tête un dieu tutélaire et un roi. Le dieu possédait de vastes domaines administrés par le souverain, qui était son représentant sur terre et avait pour devoir de lui bâtir des temples.

Aussi appelée époque Présargonique, cette période précède la création de l’empire d’Akkad, fondé par Sargon d’Akkad, qui conquit et domina la Mésopotamie de la fin du XXIVe au début du XXIIe siècle av. J.-C.

 

 

2- L’Art de la Nacre dans les Cités d’Ur et de Mari

Au cœur de la Mésopotamie antique, les cités puissantes d’Ur et de Mari ont révélé au monde une splendeur artistique unique à travers leurs mosaïques incrustées de coquilles marines. Ces œuvres d’art, témoins d’une civilisation florissante, allient la richesse des matériaux naturels à la finesse du travail artisanal. 

  • L’utilisation des coquilles nacrées ou non

 

La principale utilisation des coquilles marines était la production de perles de toutes formes, de colliers, d’anneaux, d’ustensiles domestiques, de supports de gravures, de sceaux-cylindres et d’incrustations dans des statues ou des mosaïques. Ces objets appartenaient principalement aux élites.

 

De fait, les fouilles ont révélé l’existence d’ateliers de taille de coquilles à l’intérieur des palais. Ce qui induit une activité sous le contrôle d’une élite réservée à son usage.

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C’est une charmante compagnie que les géologues…

 

« Assis sur mon granit, je me livrais à de rancunières réflexions sur l’hypocrite tyrannie des pères, que seconde souvent si mal à propos la soumission par trop angélique des filles. Dans ce moment vint à passer une autre caravane à laquelle je me joignis faute de mieux, et aussi pour combattre par la distraction les blessures du sentiment.

Cette caravane se composait de trois messieurs à pied et d’un mulet chargé de pierres. Ces messieurs étaient des géologues. C’est une charmante compagnie que les géologues, mais pour les géologues surtout.

Leur manière est de s’arrêter à tout caillou, de pronostiquer à chaque couche de terre. Ils cassent les cailloux pour en emporter ; ils égratignent les couches pour faire un système à chaque fois : c’est fort long. Ils ne sont pas sans imagination, mais cette imagination a pour domaine le fond des mers, les entrailles de la terre ; elle s’éteint dès qu’elle arrive à la surface. Montrez-leur une cime superbe : c’est une soufflure ; un ravin rempli de glaces : ils y voient l’action du feu ; une forêt : ce n’est plus leur affaire. A mi-chemin de Vallorcine, un mauvais éclat de rocher sur lequel je me reposais mit mes trois géologues en émoi : il fallut me lever bien vite et leur abandonner mon siège. Pendant qu’ils le mettaient en pièces, je m’éloignai tout doucement et ils me perdirent de vue. Sic me servavit Apollo (Ainsi m’a sauvé Apollon, ndlr).

Toutefois, s’il m’arrive d’éviter le géologue, j’aime en tout temps la géologie. L’hiver surtout, au coin du feu, qu’il est charmant d’entendre raisonner sur la formation de ces belles montagnes que l’on a visitées durant les beaux jours, sur le déluge et sur les volcans, sur la grande débâcle et sur les soufflures, sur les fossiles surtout ! Quand on en est aux fossiles, je ne manque jamais d’introduire dans l’entretien le grand Mastodonte de je ne sais qui ; ou le Megalosaurus de Cuvier : c’est un grand lézard de cent vingt pieds de long, dont nous n’avons plus que les os moins la peau. Mais figurez-vous donc cette bête royale se promenant au travers de l’ancien monde, et nourrissant sa petite famille d’éléphants en guise de moucherons ! Vivent les pittoresques ! ils propagent, ils popularisent la science : c’est là que j’ai appris toute ma géologie.

Au surplus, même sans les pittoresques, qui n’est un peu géologue ? Qui ne se demande, à la vue des accidents ou des merveilles qu’étale une montagneuse contrée, comment se sont ouverts ou creusés ces abîmes ; comment ces cimes se sont élevées dans les cieux ; pourquoi ces pentes douces et pourquoi ces rocs tourmentés ; d’où viennent ces colosses de granit qui pèsent sur la plaine, ou ces dépouilles marines enfouies aux montagnes ? Ces questions sont de la géologie pure, à la fois élémentaire et transcendante : les géologues ne s’en adressent pas d’autres ; bien plus, sur la façon de les résoudre ils ne sont jamais d’accord : c’est l’eau, c’est le feu, c’est l’érosion, c’est la soufflure. Partout des systèmes et nulle part des vérités ; beaucoup d’ouvriers, point d’experts ; des prêtres, et point de Dieu ; en telle sorte que chacun peut approcher son hypothèse de la flamme de l’autel, et dire en la voyant flamber : « Fumée pour fumée, la mienne, monsieur, vaut la vôtre. »

Et c’est précisément par là que j’aime cette science. Elle est infinie, vague, comme toute poésie. Comme toute poésie, elle sonde des mystères, elle s’y abreuve, elle y flotte sans y périr. Elle ne lève pas les voiles, mais elle les agite, et, par de fortuites trouées, quelques rayons se font jour qui éblouissent le regard. Au lieu d’appeler à son aide les laborieux secours de l’entendement, elle prend l’imagination pour compagne, et elle l’entraine dans les profondeurs ténébreuses de la terre, ou bien, rebroussant avec elle jusqu’aux premiers jours du monde, elle la promène sur de jeunes et verdoyants continents, tout fraichement enclos du chaos, tout brillants de leur primitive parure, et que foulent ces races perdues, mais dont les gigantesques débris nous révèlent aujourd’hui l’existence. Si elle n’arrive pas à un terme, en y tendant elle parcourt une route attrayante ; si elle divague ou déraisonne sur les causes secondes, sans cesse et de toutes parts, et en vertu de son impuissance même, elle nous met face à face avec la cause première : et c’est pour cela que, toujours aimée, toujours cultivée, cette science est aussi antique que l’homme.

La Genèse en est le plus vieux et le plus sublime traité, et, chez le peuple poète par excellence, chez les Grecs, les théogonies, les cosmogonies abondent dès le premier âge ; dès lors, comme aujourd’hui, les Vulcaniens, les Neptuniens s’y disputent, non pas, à la vérité́, les suffrages du monde savant, mais l’admiration naïve, l’oisive curiosité́, le poétique sentiment d’une foule intelligente et crédule. » Rodolphe Töpffer – La vallée de Trient‘. 

Cette nouvelle La vallée de Trient est parue pour la première fois en 1841 dans l’ouvrage ‘Nouvelles genevoises’. Trient est une commune du Valais suisse, située à 15 km d’Argentière Chamonix-Mont-Blanc. 

Microfossiles de la falunière

"Il y a quelque temps déjà, nous avons préparé, avec Jean-Michel et Hervé, une séance consacrée à la micropaléontologie. L’idée de base était de montrer les petits éléments indéterminés (incertae sedis) de nos collections afin, nous l’espérions, de faire la lumière sur certains d’entre eux. Cependant, au fil de nos discussions, nous avons décidé d'élargir le champ de notre présentation en offrant un panorama plus exhaustif de la diversité des microfossiles présents à Grignon.

Suite à cette réunion, dédiée à ce que nous avions appelé de manière informelle les « micro-curiosités », et grâce aux échanges ainsi qu'aux recherches qui ont suivi, nous avons réussi à identifier une partie des éléments que nous avions présentés ce jour-là. Malgré ces avancées, un certain nombre d'éléments demeurent des 'Incertae sedis', étant toujours indéterminés à ce jour." Delphin

Voici donc ci-dessous le bilan de cette séance du 11 décembre 2021.

Les microfossiles présentés proviennent de la falunière de Grignon. Ils ont été sélectionnés et photographiés par Jean-Michel, Hervé et Delphin.

                                Sommaire

** Bryozoa ** Foraminifera ** Mollusca ** Dasycladaceae ** Echinidae ** Porifera  ** Serpulidae  ** Incertae sedis
  • Bryozoa

Les bryozoaires sont de minuscules animaux marins vivant en colonies, fixés sur des substrats durs. Chaque individu (zoïde) est composé d’un exosquelette calcifié.

1.  cf Hornera crispa DEFRANCE, 1821. 9mm. 2.  Bryozoa indéterminé sur support. 0,6mm. 3-4-6.  cf Crisia ind. (3. 1mm ; 4. 1,6mm ; 6. 1,9mm).  5.  cf Crisia ind. ; cf Porella ind. ; cf Schizoporella ind. 1,7mm.

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La série de planches photos des microfossiles est associée à la collection de la falunière.

Sortie à Bruxelles

Prévue initialement les 25 et 26 avril…2020 et déprogrammée suite Covid, cette sortie organisée par Michèle a finalement eu lieu les 23 et 24 mars 2024.

La précédente sortie du Club à Bruxelles a eu lieu le 11 décembre 2004. Le CR de cette sortie.

Michèle, Hélène, Anne, Marcel, Vincent et Jacques ont pu découvrir le samedi les facettes Art Nouveau de Bruxelles* en compagnie de Béatrice, amie d’Hélène (visite de la Maison de Victor Horta, architecte belge (1861-1947), visite de la maison de Marie Debard (1857-1926) et d’Édouard Hannon (1853-1931) et puis déambulation dans les rues de Bruxelles pour découvrir d’autres facades de maisons Art Nouveau) et le dimanche visiter l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique** en compagnie de Jean-Michel Bragard, médiateur scientifique. 

À Bruxelles, l’Art Nouveau a connu un épanouissement particulier grâce à l’influence de plusieurs architectes et artistes visionnaires. Le plus célèbre d’entre eux est sans doute Victor Horta, considéré comme le pionnier de l’Art Nouveau en Belgique. Horta a conçu plusieurs bâtiments emblématiques à Bruxelles, notamment sa maison « Horta » (1898–1901), qui est désormais inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ses œuvres se distinguent par leur utilisation novatrice du fer forgé, du verre et d’autres matériaux, ainsi que par leurs formes organiques et leurs lignes fluides. Intégralité de l’article.

Nommer les coquilles aux XVIᵉ, XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles

Au cours des XVI, XVIIet XVIIIsiècles, les fossiles au sens actuel du terme, passent progressivement d’un statut de curiosités de la nature au statut d’objet d’étude sérieux par les naturalistes, jetant ainsi les bases de la paléontologie moderne. Les naturalistes et les collectionneurs de curiosités ont été confrontés au défi de nommer les organismes marins  vivants ou fossiles qu’ils découvraient et collectionnaient.

 

Tout d’abord un mot de vocabulaire donné par Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville (1680-1765) naturaliste, collaborateur de l’Encyclopédie, grand amateur de Cabinets de Curiosités, grand voyageur et correspondant de nombreux savants et ‘curieux’ d’Europe : 

 

"Tous ces mots de Concha, de Testa & d'Ostreum se rendent en françois par celui de Coquillages, qui ne doit être employé que pour exprimer le Poisson renfermé dans son écaille. Il sert à présenter également l'idée de l'un & de l'autre. Quand il n'est question que de l'écaille sans le poisson, le mot de Coquille convient mieux ; ainsi l'on employera dans ce traité le terme de Coquillage quand on parlera du Poisson & de son écaille conjointement, & celui de Coquille, lorsqu'il ne s'agira que de l'écaillé." Lithologie et Conchyliologie (1742)

Termes génériques pour désigner les fossiles, au sens actuel du terme, du XVI siècle à la fin du XVIIIᵉ siècle 

A la Renaissance la dénomination ‘fossiles’ servait à désigner tous les objets tirés du sol « les matières pour lesquelles recouvrer faut creuser la terre » (Bernard Palissy,  1580). L’appellation ‘pétrifications’ est utilisée par les naturalistes pour décrire la transformation de la matière organique en pierre ou en substance minérale. Ces naturalistes pensaient que les ‘fossiles’ ressemblant à des coquilles actuelles étaient d’origine organique.  

« En effet on déterre d’assez nombreuses coquilles, en partie déjà pétrifiées, en partie encore restées à l’état de vrais coquilles tendres non encore transformées : ce qui montre qu’un temps elles furent des coquilles réelles » Frascatoro, 1517 
« Si tu avais bien considéré le grand nombre de coquilles pétrifiées qui se trouvent en la terre… » Bernard Palissy , Discours admirables de la nature des eaux …, 1580


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