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Les premières évocations des fossiles du bassin parisien

Athleta (volutospina) spinosus (Linnaeus, 1758) – Présentation actuelle (2023) au MNHN, galerie de Paléontologie

Les fossiles du bassin parisien ont depuis le Paléolithique été reconnus par les hommes pour leur qualité décorative et utilisés comme objet de parure (voir article rencontres géosciences de D.Merle).

Les archéologues ont découvert que nos ancêtres avaient déjà une relation privilégiée avec les coquillages fossiles ou non. Outre la collecte pour leur consommation et leur échange, il est attesté que depuis 100 000 ans les hommes utilisent les coquillages pour confectionner des parures et pour accompagner les rites funéraires. 

Objets de parure découverts dans le niveau IV40, l’Habitat n°1, IV213 et IV20 de Pincevent. 1-2 et 24-50 : Crommium sp., 3-4 : Rhinoclavis sp. , 5 : Capulus sp., 6 : Athleta sp., 7 : Battillaria pleurotomoides, 8 : Potamides angulosus, 9 et 56: Turritella oppenheimi, 10 : spire interne de gastéropode, 11 : piquant d’oursin, 12 et 55 : dent de requin, 13 : moule de ver, 14 ammonite, 15 : bélemnite, 16 : galet perforé, 17 : galet en cours de perforation, 18-23 : incisive de renne sciée, 51-52 : Ancillarina buccinoides, 53 : Olivella sp., 54 : Natica cepacea, 57-58 : perle en lignite, 59 : Dentalium spLe site préhistorique de Pincevent (La Grande Paroisse, Seine-et-Marne) dans la vallée de la Seine est le plus grand gisement magdalénien découvert en Europe. Il a livré les vestiges d’un campement magdalénien saisonnier de chasseurs de rennes datant d’environ 12 300 ans. Des parures à base de fossiles de l’éocène y ont été découvertes. L’analyse en est faite par Marian Vanhaeren dans un article publié sur le site Persée : « La parure, de sa production à l’image de soi – Un dernier hiver à Pincevent, les Magdaléniens du niveau IV0″.

Depuis au moins l’antiquité romaine, les pierres à bâtir en Île-de-France sont intensivement extraites dans des carrières du calcaire grossier parisien (Oise, Paris et ses environs immédiats) : ces roches sédimentaires carbonatées contenues dans cette couche sont très indurées, homogènes et coquillières. Elles renferment de nombreuses coquilles fossiles datant du Lutétien, dont les plus caractéristiques sont de grands foraminifères marins, les nummulites.  

On trouve trace de la première évocation des fossiles du bassin parisien dans la littérature à partir du XIIIe siècle : sous la plume d’Albert le Grand, ils apparaissent en tant qu’éléments organiques provenant d’animaux disparus. 

  • Albert le Grand

Albert le Grand (1200-dominicain, enseignant imprégné d’Aristote et d’Avicenne. Egalement naturaliste, il accorde une grande importance à l’expérience et à l’observation systématique et objective. Un brachiopode fossile Albasphe albertimagni [1] lui a été dédié. Concernant l’origine des fossiles on peut découvrir dans le texte De causis proprietatum elementorum(Des propriétés des éléments) les notions de transgression et régression marine ainsi qu’une des premières évocations des fossiles du bassin de Paris : « Nous trouvons une preuve de tout cela (le recul de la mer) dans les restes d’animaux aquatiques (…) ; l’eau sans doute les y a amenés avec le limon gluant qui les enveloppait ; le froid et la sécheresse de la pierre les ont ensuite préservés d’une putréfaction totale. On trouve une très forte preuve de ce genre dans les pierres de Paris, en lesquelles on rencontre très fréquemment des coquilles, les unes rondes, les autres en forme de croissant de Lune, les autre encore bombées en forme d’écaille de tortue. »

Ce texte n’est pas sans rappeler celui de Strabon, géographe et historien grec (v.  ap. J.-C.) dans lequel il relate son voyage en Egypte (v. 25 : « A 40 stades au delà de Memphis, règne une côte montagneuse sur laquelle se dressent plusieurs pyramides, qui sont autant de sépultures royales. Trois de ces pyramides sont particulièrement remarquables…En visitant les pyramides, nous avons observé un fait extraordinaire et qui nous a paru mériter de ne pas être passé sous silence. Il s’agit de gros tas d’éclats de pierre qui couvrent le sol en avant des pyramides et dans lesquels on n’a qu’à fouiller pour trouver de petites pétrifications ayant la forme et la dimension d’une lentille [2] et reposant parfois sur un lit de débris [également pétrifiés] assez semblables … On prétend que ces pétrifications sont les restes des repas des ouvriers qui ont élevé les pyramides, mais la chose n’est guère vraisemblable. Il existe en effet dans une des plaines de notre pays une colline allongée, remplie, comme celle-ci, de fragments de tuf siliceux qui ont aussi cette configuration lenticulaire. » Strabon Géographie Livre XVII, I – 34 Traduction Amédée Tardieu  (1880) sur le site Remacle.org. 

[1] Albasphe albertimagni est un nouveau brachiopode qui possède un septum dorsal avec une cavité intra-septale et des crêtes submarginales dorsales, deux caractéristiques en commun avec Aalenian Zellania Moore, 1855 dont il diffère en l’absence du septum ventral et des crêtes submarginale ventrales. « Unusual brachiopod fauna from the Middle Triassic algal meadows of Mt. Svilaja (Outer Dinarides, Croatia) » 2015 by Adam T. HalamskiMaria Aleksandra BitnerAndrzej KaimTea Kolar-JurkovšekBogdan Jurkovšek.

« Les unes rondes, les autres en forme de croissant de Lune, les autres encore bombées en forme d’écaille de tortue… » : reconnaître dans ces descriptions les différents foraminifères (nummulites, milioles, orbitolites …) présents en grande quantité dans le calcaire grossier lutétien d’Île-de-France .

[2] Ces « lentilles » sont en fait des foraminifères extraits de carrières à nummulites d’âge lutétien et appartenant à une espèce particulières Nummulites gizehensis (Forskall, 1775) 

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Décès de Jacques Géraud, ancien président du club

 

Jacques Géraud,  Chevalier de l’ordre national du Mérite, Directeur départemental honoraire de la Poste, ancien président du club de 1980 à 2002 est décédé le 17 octobre 2023 à l’âge de 92 ans.

Photo ci-contre : Jacques Géraud prononçant le 26 octobre 1988 dans la salle du Palais de la Découverte à Paris le discours d’inauguration de l’exposition ‘Une terre des hommes’ parrainée par Jean Pierre Roucan (MNHN).

 

Le club géologique Île-de-France adresse ses sincères condoléances à sa famille.

Pour ton énergie et ton dynamisme au service de l’animation du Club qui a permis, sous ta présidence, une sorte ‘d’âge d’or’ dans la vie du Club (nombre d’adhérents, organisation de très nombreuses expositions prestigieuses et sorties terrain qui remportèrent un franc succès), pour le legs de tes collections au Club, merci Jacques !

 

Le mollusque de l’année

Chaque année, depuis 2021, le musée d’Histoire Naturelle Seckenberg de Francfort (qui gère aussi et exploite la Grube de Messel) organise un concours grand public pour désigner, à partir de 5 finalistes, le mollusque de l’année. La récompense est l’étude approfondie de ce mollusque par le séquençage de son génome par le LOEWE-Centre TBG (l’institut LOEWE de Recherche sur le Génome) partenaire du Musée Seckenberg. Ce projet va permettre d’approfondir les connaissances sur ces différentes créatures notamment à des fins thérapeutiques humaines.

Concernant le lauréat 2021, information déjà présente dans ces colonnes en fin de l’article sur l’Argonaute.

 

Séance à l’atelier

Au programme de la séance à l’atelier du 10 octobre 23 : rangement, nouvel inventaire dans l’armoire d’archives en sous-sol en vue déménagement, ponçage de minéraux, dégagement de fossiles. Et comme activité principale : découverte et analyse de la collection de Louis Barbier, décédé fin 2022, confiée au Club par sa fille Mme Aubry. Toutes les pièces (minéraux, fossiles, coquillages actuels) ont été examinées et commentées ;  suivant leur intérêt et leur état, les pièces ont été triées soit pour exposition dans le local du club, soit pour travaux ultérieurs de coupe et polissage à l’atelier, soit pour don aux adhérents intéressés ou stockage pour don ultérieur à de jeunes visiteurs ou adhérents débutants.

A noter la présence de 2 nouvelles adhérentes Mégane et Angie et 1 nouvel adhérent Marcel.

Une histoire d’huîtres…

« Est-ce fini ? m’écriai-je, et puis-je espérer qu’aujourd’hui, du moins, vous me laisserez manger en paix l’oedulis cancalis, sans m’assassiner avec vos fossiles indigestes ? » 

« Ce n’est pas un méchant homme, mais c’est un maniaque qui, en fait d’huîtres, ne se soucie que de l’écaille. » George Sand « Le gnome des huîtres »

 

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On n’attend pas vraiment un texte, qui plus est, un conte de George Sand dans une rubrique de Paléontologie ! Et pourtant « J’ai une vraie fureur de nature et d’études naturelles »  écrivait-elle à Alfred de Musset et à Ste Beuve dans une lettre datée du 10 juin 1860. George Sand avait des connaissances géologiques très étendues et abonnée aux Bulletins de la Société Géologique de France se tenait au courant des dernières avancées de la science.

Étienne Geoffroy Saint-Hilaire sur fr.wikipedia.org

Elle entretînt une correspondance avec le naturaliste Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844) – portrait ci-contre. Egalement lectrice des ouvrages de Henri Coquand (1813-1881), géologue, paléontologue et auteur, entre autres, d’une ‘Monographie du genre Ostrea : terrain crétacé (1869) » George Sand a donc pu, avec pertinence, relater, dans ce conte « Le gnome des huîtres » extrait des Contes d’une grand’mère, seconde série 1876, l’évolution et la répartition des huitres suivant l’échelle des temps géologiques depuis leur apparition au Permien. 

Je vous propose une illustration d’un extrait de ce conte :

« Voici ma collection, me dit-il d’un air triomphant : je ne la montre pas au premier venu ; mais, puisque vous êtes un véritable amateur…, tenez, voici la première des huîtres ! ostrea matercula de l’étang permien [2].

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Assemblée générale 2023

 

Les adhérents du Club Géologique Île-de-France sont convoqués à l’assemblée générale ordinaire de l’association qui se tiendra le samedi 7 octobre, à 10h00, 8 rue Brillat -Savarin. 

Seuls les adhérents à jour de leur cotisation avant l’assemblée générale peuvent participer aux délibérations et aux votes.

L’AG sera suivie du CA pour la constitution du bureau puis par un buffet amical.

  • Ordre du jour 

Rapport moral,

Rapports d’activité pour l’année 2022,

Rapport financier de l’exercice 2022,

Fixation du montant des cotisations pour 2024 et mesures temporaires liées aux incertitudes concernant les locaux.

Perspectives d’avenir à court et moyen terme (Dnas et projet pôle associatif à la Poterne, relations avec les Mairies parisiennes, déménagement de l’équipe de Grignon, pistes avec les mairies locales et le Muséum)

Projets en cours ou à lancer en 2024 et leur financement,

Attentes, initiatives, participation des adhérents,

Election des membres du Conseil d’Administration,

Questions diverses.

  • Procurations

Si vous ne pouvez pas participer à cette assemblée générale, faites-vous représenter en retournant la procuration ci-jointe dûment remplie.

Rappel
Toutes les décisions de l’Assemblée Générale sont prises à la majorité simple des membres actifs présents ou représentés. Le scrutin secret peut être demandé, soit par le Conseil d’Administration, soit par le quart des membres actifs présents ou représentés.

 

  • Candidatures au Conseil d’Administration

2022 et 2023 ont été des années difficiles pour tous et en particulier pour votre Conseil d’AdministrationRestons mobilisés pour continuer à développer nos activités et trouver le moyen de maintenir notre présence sur le site exceptionnel de Grignon et au sein de la Maison des Associations de la rue Brillat-Savarin. Rien n’est impossible avec l’implication du plus grand nombre ; c’est pourquoi, afin de se répartir le travail indispensable, nous faisons à nouveau appel à toutes les bonnes volontés, en particulier celles des habitués de Grignon, pour qu’elles rejoignent et renforcent notre CA

Plus que jamais notre Association a besoin de sang neuf et de dynamisme. Elle a besoin de vous.

​​​​​​Yann Deffontaine, ​​​​​​​Président

 

COMPOSITION du CA

2022

Président

Yann Deffontaine

Secrétaire

Hélène Quéré

Trésorière

Renée Serre

Relations avec les adhérents

 

Site internet, archivage numérique

Jacques Dillon 

Portail Malin

Hélène Quéré

Minéralogie

 

Lames minces

Jean Combettes, Hélène Quéré

Micromontages

 

Sorties

 

Paléontologie

Yann Deffontaine

Site de Grignon

Yann Deffontaine

Photo et collection Grignon 

Delphin Hugo

Préhistoire

 

Ateliers lapidaires

Daniel Fréry, Jean Combettes

Moulages

Daniel Fréry

Logistique et organisation de l’atelier

Daniel Fréry

Meretrix lusoria (Röding, 1798)

“Kisen Hōshi,” de la série « Yatsushi Rokkasen, élégantes parodies de six poètes immortels » – Chōbunsai Eishi (1796) – MET New-York

La miniature peinte sur la coquille de Meretrix lusoria, que la courtisane tente de faire correspondre à sa paire sur l’autre moitié de la coquille, représente une scène du « Dit du Genji », un classique de la littérature japonaise du début du XIe siècle écrit par la noble Murasaki Shikibu. Dans la miniature, Kaoru, le fils illégitime de la femme de Genji, la troisième princesse, rend visite à une jeune femme d’Uji, au sud de Kyoto, qui est une habile joueuse de l’instrument de musique koto. Rechercher les 2 valves d’un même spécimen de Meretrix Lusoria est un jeu traditionnel japonais connu depuis le VIIIe siècle.  

Appariement des 2 valves de Meretrix lusoria

Meretrix lusoria, est une espèce de palourde d’eau saumâtre ou salée de la famille des Veneridae. C’est un mollusque marin bivalve dénommé hamaguri (aussi connu sous le nom de palourde commune d’Orient) au Japon que l’on trouve principalement dans la baie d’Ise, zone d’eau saumâtre, où se mélangent l’eau douce de la rivière Kiso et l’eau de mer. Ise se situe sur la côte sud du Japon à 100 km à l’est de Kyoto. Lire l’article complet

Vente du domaine de Grignon : point fin déc 22

 Le domaine de Grignon – Photo Thomas Dizengremel

En cette fin d’année 2022, voici quelques nouvelles de la vente du domaine de Grignon : 

La rentrée scolaire 2022/2023 des étudiants d’AgroParisTech s’est faite sur le campus de Saclay. Le domaine n’est pas vide pour autant puisque, sur réquisition de l’Etat dans le cadre du plan grand froid, un bâtiment du domaine vient d’être transformé en centre d’hébergement d’urgence. Voir l’article du 17 déc. paru dans 78 actu.

Concernant la vente du domaine, des informations officieuses font état de l’intention du Conseil départemental des Yvelines, associé au promoteur spécialisé dans la gestion de campus « ixcampus« , de se porter acquéreur du domaine de Grignon. 

L’association Grignon 2000 associé à la Communauté de communes Cœur d’Yvelines et à la mairie de Thiverval-Grignon est toujours sur les rangs. Le projet « Pour un centre international dédié à la transition écologique » porté par Grignon 2000 a reçu le soutien de « L’union citoyenne de Grignon » (UCG), qui regroupe des associations locales (dont le Club géologique IdF et l’Arbre de fer… présents sur le site de Grignon), les syndicats d’étudiants d’AgroParisTech, les syndicats de chercheurs de l’INRAE, le collectif CFSG, l’Association de la Plaine de Versailles, France Nature Environnement Yvelines. l’UCG entend « préserver les multiples patrimoines du domaine de Grignon (naturel, culturel, universitaire, architectural…), et le promouvoir comme bien commun au service de la transition agroécologique. » 

Du côté d’AgroParisTech, à noter le lancement de la nouvelle Fondation AgroParisTech qui défend sa vision d’avenir de maintenir « la combinaison des 3 ha du Campus d’AgroParisTech et de l’INRAE au sein de l’Université Paris-Saclay, et les 570 ha du Campus agricole et forestier de Grignon, avec sa ferme expérimentale, sa forêt, ses labos et ses locaux prestigieux. »  

Il y a quelques jours, Michel Cartereau, Pdt de l’association l’Arbre de fer qui assure la protection des richesses botaniques et notamment l’arboretum du parc de Grignon a reçu la consigne du Directeur d’AgroParisTech d’avoir à libérer les lieux et rendre pour le 31 décembre son badge d’accès au domaine.

Grace aux révélations du Canard enchaîné dans 2 articles datés du 30/11/2022 et du 7/12/2022, un épisode de plus est à insérer dans le feuilleton en cours : la vente, par les Domaines, du mobilier historique du château de Grignon traité comme un simple mobilier ‘de style’. Voir l’article ‘édifiant’ de Didier Ryckert paru dans la tribune de l’ART « L’État brade du mobilier précieux du château de Grignon« .

Depuis la publicité faite autour de cette vente, le Mobilier national essaie de « sauver les meubles ». Voir l’article publié par le journal Le Monde le 11 janvier 2023.

 

La pourpre des Muricidae

 

Asterix-gladiateur

‘Astérix gladiateur’ – Goscinny et Uderzo

La pourpre antique d’origine marine est une teinture rouge violacée obtenue à partir de mollusques gastéropodes de la famille des Muricidées : Bolinus brandaris  (Linnaeus, 1758), Hexaplex trunculus  (Linnaeus, 1758) et Stramonita haemastoma (Linnaeus, 1767). 

1- Introduction

Cette teinture a pour origine un mucus incolore sécrété par la glande hyppobranchiale, présente dans la cavité palléale situé le long du rectum du mollusque, qui, après macération et ébullition et au contact de la lumière, devient jaune puis vert, bleu, et enfin pourpre. Au final, est obtenue une gamme de couleurs de diverses nuances allant des rouges sombres aux violets en passant par les bleus violacés. La nuance la plus prisée étant celle du « sang caillé noirâtre ».

Tyr, ville du Liban actuel, fut pendant 3000 ans jusqu’à la chute de l’empire byzantin en 1453 le centre de production de ‘la pourpre de Tyr’ le plus important du bassin méditerranéen. De vastes gisements de coquillages ont été excavés à la périphérie de Tyr.

« Le Péloponnèse est entièrement entouré par la mer, à l’exception de l’endroit où il tient au continent par l’Isthme de Corinthe. Les côtes de la Laconie fournissent des coquillages dont on tire une pourpre qui est la plus estimée pour la teinture, après celle de la mer de Phénicie. » Pausanias ( 115-180) Livre III 21-6 

Les vêtements de laine, lin et soie teints en pourpre réputés pour leur grande qualité mais du fait de leur prix très élevé, compte tenu du difficile procédé de fabrication, furent réservés dans la Grèce hellénistique, l’empire romain, l’empire byzantin, l’église catholique…à une élite politique, religieuse, militaire… devenant ainsi le symbole du pouvoir, d’une haute dignité, du prestige et de la richesse. La couleur pourpre reste, encore aujourd’hui, le symbole du pouvoir des cardinaux dans l’église catholique.

La pourpre est omniprésente depuis la haute Antiquité jusqu’à la Renaissance : pigments de pourpre sur des fresques à Santorin, dans les encres des enluminures de manuscrits médiévaux ; tissus, parchemins, vélins, papiers pourprés ; vêtements de l’élite dans la Grèce hellénistique, dans l’Empire romain, costumes cléricaux des Eglises orthodoxes et catholiques ; nombreuses occurrences sur papyrus égyptiens, tablettes de terre cuite aux caractères cunéiformes, dans la Bible, sous la plume d’Homère, d’Aristote, de Pline l’Ancien…

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