‘Astérix gladiateur’ – Goscinny et Uderzo
La pourpre antique d’origine marine est une teinture rouge violacée obtenue à partir de mollusques gastéropodes de la famille des Muricidées : Bolinus brandaris (Linnaeus, 1758), Hexaplex trunculus (Linnaeus, 1758) et Stramonita haemastoma (Linnaeus, 1767).
1- Introduction
Cette teinture a pour origine un mucus incolore sécrété par la glande hyppobranchiale, présente dans la cavité palléale situé le long du rectum du mollusque, qui, après macération et ébullition et au contact de la lumière, devient jaune puis vert, bleu, et enfin pourpre. Au final, est obtenue une gamme de couleurs de diverses nuances allant des rouges sombres aux violets en passant par les bleus violacés. La nuance la plus prisée étant celle du « sang caillé noirâtre ».
Tyr, ville du Liban actuel, fut pendant 3000 ans jusqu’à la chute de l’empire byzantin en 1453 le centre de production de ‘la pourpre de Tyr’ le plus important du bassin méditerranéen. De vastes gisements de coquillages ont été excavés à la périphérie de Tyr.
« Le Péloponnèse est entièrement entouré par la mer, à l’exception de l’endroit où il tient au continent par l’Isthme de Corinthe. Les côtes de la Laconie fournissent des coquillages dont on tire une pourpre qui est la plus estimée pour la teinture, après celle de la mer de Phénicie. » Pausanias ( 115-180) Livre III 21-6
Les vêtements de laine, lin et soie teints en pourpre réputés pour leur grande qualité mais du fait de leur prix très élevé, compte tenu du difficile procédé de fabrication, furent réservés dans la Grèce hellénistique, l’empire romain, l’empire byzantin, l’église catholique…à une élite politique, religieuse, militaire… devenant ainsi le symbole du pouvoir, d’une haute dignité, du prestige et de la richesse. La couleur pourpre reste, encore aujourd’hui, le symbole du pouvoir des cardinaux dans l’église catholique.
La pourpre est omniprésente depuis la haute Antiquité jusqu’à la Renaissance : pigments de pourpre sur des fresques à Santorin, dans les encres des enluminures de manuscrits médiévaux ; tissus, parchemins, vélins, papiers pourprés ; vêtements de l’élite dans la Grèce hellénistique, dans l’Empire romain, costumes cléricaux des Eglises orthodoxes et catholiques ; nombreuses occurrences sur papyrus égyptiens, tablettes de terre cuite aux caractères cunéiformes, dans la Bible, sous la plume d’Homère, d’Aristote, de Pline l’Ancien…
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